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Castex passe aux travaux pratiques avec syndicats et patronat

Après avoir clamé sa foi dans le « dialogue social » lors de sa déclaration de politique générale, Jean Castex passe à la pratique en recevant vendredi syndicats et patronat pour fixer « un calendrier de discussions », de l’emploi, « priorité absolue », jusqu’aux sujets plus épineux des retraites et de l’assurance chômage.

Lors de cette « conférence du dialogue social », qui succède à des rencontres bilatérales la semaine dernière, le Premier ministre compte parvenir à « une méthode et un calendrier de discussions et de concertations sur l’ensemble des sujets qui sont sur la table pour les semaines et les mois à venir, à commencer par le plan de relance », mais aussi l’emploi, les retraites, la dépendance…

A cette fin, il sera entouré, non seulement d’Elisabeth Borne (Travail) mais aussi de Barbara Pompili (Transition écologique), Bruno Le Maire (Relance), Olivier Véran (Solidarités) et Brigitte Bourguignon (Autonomie).

« Il semble y avoir de l’espace donné à la discussion », se réjouit Laurent Berger (CFDT). « Le dialogue social, c’est quand on peut être entendu », nuance Michel Beaugas (FO). Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux y voit « un appel à la responsabilité ».

Pour les syndicats, un premier test sera les annonces attendues vendredi sur la réforme de l’assurance chômage décidée l’année dernière et dont ils demandent l’abandon avec la perspective d’un chômage à 11,5% mi-2021 selon la Banque de France contre 8,1% fin 2019.

M. Castex s’est dit prêt à « décaler » le second volet prévu au 1er septembre, qui comprend notamment le nouveau calcul de l’allocation pour ceux, souvent précaires, alternant contrats courts et chômage.

Mais les syndicats demandent aussi que l’on revienne sur le durcissement de l’ouverture des droits (six mois de travail sur les 24 derniers depuis le 1er novembre contre quatre sur 28 avant) et de leur rechargement (six mois de travail au lieu d’un).

– Quel calendrier pour les retraites ? –

Le sujet majeur devrait être l’emploi, et en premier lieu celui des jeunes alors que 700.000 d’entre eux sont attendus sur le marché du travail à la rentrée.

Le patronat attend des précisions sur la réduction annoncée de cotisations sociales de 4.000 euros par an, qui doit concerner chaque jeune de moins de 25 ans employé par une entreprise et payé jusqu’à 1,6 Smic.

« Nous restons un peu sur notre faim », a réagi Geoffroy Roux de Bézieux, qui craint que « ce ne soit pas suffisant pour déclencher des embauches » en comparaison avec les 8.000 euros pour l’embauche d’un apprenti (5.000 pour un mineur). A l’inverse, François Hommeril (CFE-CGC) a dénoncé « un immense effet d’aubaine et un gaspillage de l’argent public ».

Pour les jeunes peu qualifiés, le gouvernement veut créer 300.000 « contrats d’insertion », en s’appuyant sur les dispositifs existant comme la Garantie jeunes (gérée par les missions locales), les Parcours emplois compétences (contrats aidés) ou les emplois francs (dans les quartiers prioritaires).

Ont été également annoncées 100.000 places supplémentaires en service civique ainsi que 200.000 en formation au bénéfice des jeunes et des demandeurs d’emploi.

Plus controversé sera le retour de la réforme des retraites. Les syndicats, qu’ils soient pour ou contre le système universel par points, ont tous demandé que « ce dossier explosif qui divise les Français », selon Philippe Martinez (CGT), ne revienne pas cette année, estimant que ce n’est pas la priorité.

S’ils pourraient obtenir partiellement satisfaction sur le calendrier (Emmanuel Macron ayant dit que l’emploi était la priorité de l’été et de la rentrée), Jean Castex compte proposer « que la concertation reprenne afin d’améliorer le contenu comme la lisibilité de cette réforme nécessaire ».

Il souhaite toutefois la distinguer « très clairement de toute mesure financière, appelée parfois paramétrique », comme la durée de cotisation. S’il ne s’est pas avancé sur cette question, les syndicats craignent qu’elle ne fasse partie des discussions budgétaires à l’automne.

Enfin, les partenaires sociaux devraient être invités à ouvrir une concertation sur « le partage de la valeur », une formule qui recouvre la question des salaires, des dividendes, de l’intéressement et la participation.

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