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Bordeaux Métropole bascule sous contrôle gauche-Verts

Bordeaux Métropole, où vivent près de 800.000 habitants, a élu vendredi un président socialiste, le maire de Mérignac Alain Anziani, allié aux Verts de Pierre Hurmic, faisant basculer à gauche ce regroupement de 28 communes après plus de quatre décennies de cogestion droite-gauche.

Dès la création de cette communauté de communes en 1967, son premier président Jacques Chaban-Delmas avait initié ce principe de cogestion droite-gauche.

Mais, après 73 ans de règne de la droite à la mairie de Bordeaux, l’élection du Vert allié à la gauche Pierre Hurmic a changé la donne pour Bordeaux Métropole où les trois groupes écologiste, socialiste et de droite/centre issus des municipales sont à peu près de force égale.

Le nouveau maire de Bordeaux avait prévenu qu’il souhaitait mettre un terme à ce système de cogestion à la Métropole, mené sous six présidents, trois de gauche et trois de droite.

La cogestion, « c’est un système de troc entre maires. C’est toujours fait au détriment de l’intérêt général métropolitain (…) qui n’est pas l’addition des intérêts strictement municipaux. Le fonctionnement de la métropole c’est un peu +tu votes mon grand stade, je vote ta piscine+ », dénonçait-il récemment dans un entretien à l’AFP.

« Il faut aussi tenir compte de la volonté des électeurs, qui majoritairement se sont positionnés pour le changement, pour l’écologie pour des exécutifs de gauche », avait-il ajouté.

« C’est une journée historique », a lancé Pierre Hurmic vendredi après l’élection d’Alain Anziani. « Cette nouvelle gouvernance n’a rien d’extraordinaire », elle est « la reconnaissance du fait majoritaire » comme à Nantes, Lyon, Strasbourg ou Grenoble, a fait valoir le maire de Bordeaux, lui-même élu premier vice-président de la Métropole.

Alain Anziani, 69 ans, faisait partie auparavant de ce système de cogestion, assurant une vice-présidence comme d’autres de ses collègues de gauche sous Alain Juppé puis son successeur Patrick Bobet.

Cette fois-ci, toutes les vice-présidences devaient revenir aux élus de l’alliance Verts-gauche.

Barbe grise et lunettes, avocat comme Pierre Hurmic, ancien sénateur de la Gironde, Alain Anziani est maire depuis 2014 de Mérignac, cœur économique et deuxième ville de l’agglomération avec quelque 70.000 habitants.

Appelant malgré tout à « un large rassemblement », M. Anziani a reconnu que la Métropole était « en retard » sur l’accompagnement de son essor. « Nous avons tous été surpris par le développement de la Métropole », a-t-il dit.

Avant même le début du scrutin, le LR Patrick Bobet, qui avait succédé à Alain Juppé l’an dernier à la présidence de la Métropole, a dénoncé ce nouveau type de « gouvernance dont nous avons été exclus sans ménagement ».

« Vous nous avez congédiés », a-t-il lancé, invitant les élus de droite et du centre à quitter la salle, suivi notamment par l’ancien maire de Bordeaux, le LR Nicolas Florian, battu par Pierre Hurmic aux dernières municipales.

Sans élus de droite présents, la victoire d’Alain Anziani a été rapide, élu dès le premier tour par 65 voix sur 66 exprimées.

Celle qui a vraisemblablement manqué est celle de Philippe Poutou, élu NPA de Bordeaux, qui s’est présenté aussi au scrutin pour représenter « la colère sociale » et a recueilli une voix.

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