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La thèse de l’avocat Arash Derambarsh annulée par l’université Paris 1

La thèse d’Arash Derambarsh, avocat et élu des Hauts-de-Seine, a été annulée après une procédure disciplinaire lancée par l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et son auteur exclu définitivement de tout établissement d’enseignement supérieur, une décision rarissime, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

Dans son rapport de 40 pages que l’AFP a pu consulter, la commission disciplinaire affirme avoir examiné la thèse de M. Derambarsh à l’aide d’un logiciel qui a révélé « un taux de plagiat s’établissant à 76% » de l’ensemble du travail, comme l’ont révélé Le Parisien et Le Monde.

Arash Derambarsh, adjoint au maire de Courbevoie et avocat connu pour ses coups médiatiques et pour avoir mené un combat contre le gaspillage alimentaire, a soutenu sa thèse intitulée « Fichiers de police, un encadrement légal et sociétal dans un environnement controversé » en 2015.

La commission disciplinaire a notamment mis en avant la reprise de travaux réalisés par le criminologue Alain Bauer ou ceux d’un mémoire de DEA de 2004 « et recopiés selon un ou plusieurs des procédés plagiaires visant à faire accroire au lecteur que M. Derambarsh en est l’auteur ».

« La composition du jury n’est pas régulière » observe également le conseil de discipline, n’étant « pas composé au moins pour moitié de professeurs ou assimilés ».

Outre le directeur de thèse d’Arash Derambarsh, Bruno Dondero, seul professeur des universités, deux maîtres de conférence et deux avocats, Francis Szpiner et l’ancien député LR Frédéric Lefebvre, composaient ce jury.

« La faute de Paris 1 c’est l’acceptation de ce jury », a confié à l’AFP un professeur de droit émérite, ancien de la Sorbonne, souhaitant rester anonyme.

Il souligne notamment « l’absence de professeurs, la présence de personnalités non spécialistes et celle de deux avocats sur quatre membres du jury, si on exclut le directeur de thèse ».

Le rapport disciplinaire pointe aussi le fait que Arash Derambarsh a été l’éditeur d’un ouvrage de M. Lefebvre au Cherche Midi en 2011 et dénonce « le manque de proximité scientifique du jury avec le sujet de la thèse ».

Francis Szpiner, membre de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) pendant 15 ans, dont il a été le vice président, a assuré à l’AFP se sentir « tout à fait légitime pour juger une thèse sur ce sujet ».

Formulant des « réserves » sur la qualité du travail d’Arash Derambarsh, il a tout de même souligné n’avoir « pas eu le sentiment qu’il y avait un plagiat mais plutôt une formulation défaillante sur les sources ».

La thèse a été validée avec la mention « honorable », soit la plus basse possible.

La commission disciplinaire relève aussi l’absence de rapport de soutenance de la thèse, ce qui est « très rare ». Enfin, la thèse a bénéficié d’une mesure de confidentialité la rendant inaccessible au public jusqu’en 2047, une mesure qualifiée d' »indue ».

« Les droits fondamentaux de mon client ont été bafoués, a insisté son avocat Me Yassine Bouzrou, les témoignages à décharge ont été écartés arbitrairement ». « Au lieu de s’interroger sur les faiblesses de son programme doctoral, la Sorbonne s’offusque du taux de similitudes d’une thèse qui a été choisie, acceptée, encadrée, soutenue et validée par son corps professoral », a indiqué l’avocat.

Arash Derambarsh a fait appel de la décision d’annulation de sa thèse, a-t-il indiqué à l’AFP.

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