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Sarri à la Juve et Garcia à Lyon, duel de mal-aimés

Au mieux, deux greffes qui n’ont pas encore pris. Au pire, deux rejets: Maurizio Sarri à la Juventus et Rudi Garcia à Lyon sont deux entraîneurs contestés et mal-aimés, qui tenteront vendredi d’amener leurs équipes jusqu’en quart de finale de la Ligue des champions.

D’un côté, le mot-clé #SarriOut. De l’autre, le « mème » (image parodique et virale sur internet) de Rudi Garcia maquillé en clown. Les réseaux sociaux sont cruels et n’ont pas épargné cette saison les deux techniciens qui vont s’affronter à Turin vendredi.

Car même si leurs profils et les scénarios de leurs arrivées à la Juve et à l’OL sont différents, les deux histoires ressemblent à des mariages mal-nés.

A Turin, Sarri est venu remplacer Massimiliano Allegri, qui incarnait presque jusqu’à la caricature le credo du club piémontais: « Gagner est la seule chose qui compte ».

Sarri devait apporter autre chose, plus de jeu, plus d’éclat, un football toujours gagnant mais plus séduisant.

Dans l’absolu, les tifosi n’auraient pas dit non. Mais pour eux, bien plus qu’un maestro ou un esthète du football, Sarri était un homme du Napoli.

Pendant trois ans, de 2015 à 2018, Naples et Sarri ont en effet tenté de contester la domination de la Juventus et l’entraîneur à la cigarette n’a pas cessé de dénoncer les avantages supposés dont aurait bénéficié le club bianconero: arbitrage, calendrier, poids politique.

– Accueil très frais –

Dans ces conditions, difficile de s’imaginer en terrain conquis et l’accueil réservé par les supporters juventini a de fait été très frais. #SarriOut, déjà.

Mais la vraie perplexité est venue plus tard, face aux difficultés de la Juventus dans le jeu. Peu de combinaisons collectives, peu de maîtrise, pas de trace du fameux « sarrismo » qui avait enchanté Naples.

Au bout du compte, la Juventus s’est reposée sur les exploits de Cristiano Ronaldo et Dybala et les observateurs ont estimé que le club avait bien plus changé Sarri que l’inverse.

« Ca n’est pas facile d’arriver dans une équipe qui gagne et d’imposer immédiatement ses idées. Je crois qu’il a réussi à bien s’adapter et que l’année prochaine, il pourra avoir plus d’influence », l’a tout de même défendu Carlo Ancelotti, lui aussi passé par les bancs de la Juventus, Naples et Chelsea.

Reste que le rendez-vous de vendredi est essentiel pour Sarri. Même si ses dirigeants ont assuré qu’il serait là la saison prochaine, un échec à ce stade de l’épreuve serait dévastateur.

Les choses sont un peu différentes pour Rudi Garcia. Une qualification pour les quarts de finale serait un bel accomplissement, mais insuffisant sans doute pour renouer un lien, qui n’a d’ailleurs jamais existé, avec les supporters.

Dès sa désignation au mois d’octobre en remplacement de l’éphémère Sylvinho, Garcia s’est en effet trouvé rejeté par les fans lyonnais pour son passé à Marseille où, un peu à l’image du Sarri napolitain, il avait souvent déploré un arbitrage jugé favorable au club de Jean-Michel Aulas.

– « Part de souffrance » –

Le fameux montage du clown a ensuite marqué un point culminant dans la détestation des fans et a conduit l’OL à menacer de porter plainte en cas de débordements sur les réseaux sociaux.

Dans une émission diffusée sur OL TV au mois de mai, Garcia a de son côté admis une « part de souffrance » face à cette relation difficile avec les supporters, tout en se disant « combatif et désireux d’aller de l’avant ».

L’ancien coach de l’AS Rome est en tout cas défendu par l’institution, notamment par Aulas et le directeur sportif Juninho, avec lesquels la relation semble fluide.

Son choix d’évoluer régulièrement en 3-5-2, avec un certain succès, et la transformation réussie de Cornet en latéral gauche sont à mettre à son crédit.

Mais, si elle ne suffirait sans doute pas à redresser sa cote de popularité parmi le public lyonnais, il est évident qu’une qualification face à la Juventus renforcerait considérablement sa position.

Surtout, Garcia a une belle occasion de faire mentir sa réputation de coach défaillant dans les grandes occasions, notamment depuis son retour en France. Pour cela, il a besoin d’un résultat vendredi dans le duel des mal-aimés.

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