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une « trahison » selon Berger (CFDT)

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a dénoncé mercredi une « trahison de la parole publique », jugeant le décret sur la reconnaissance du Covid-19 en maladie professionnelle « extrêmement restrictif ».

« Le décret sorti hier (mardi) nous met très en colère (…), il ne reconnaît que les impacts sur l’appareil respiratoire et pas les autres conséquences » de la maladie pour les soignants, a critiqué le dirigeant du premier syndicat français à l’antenne de RTL.

Dans le cas d’une infection au Covid-19, la reconnaissance sera automatique pour les soignants, hospitaliers et de ville, et pour les intervenants auprès des personnes vulnérables, à domicile ou en Ehpad, mais à une condition: ils devront avoir contracté une forme sévère de la maladie, en d’autres termes avoir eu besoin d’oxygénothérapie. Une définition décriée par plusieurs associations et syndicats.

Cette reconnaissance permet une prise en charge à 100% des frais médicaux mais aussi de recevoir une indemnité en cas d’incapacité temporaire ou permanente. En cas de décès, les ayants droit peuvent également percevoir une rente.

« Je crois qu’il y a une trahison par rapport à la parole publique, ce qui a été dit par les ministres sur le sujet », a déclaré Laurent Berger.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait en effet promis en avril « une reconnaissance automatique » pour les soignants, « quels qu’ils soient » et « quel que soit leur lieu d’exercice ».

« Et pour les autres travailleurs que les soignants, il faudra qu’ils fassent la démonstration qu’ils ont bien attrapé la maladie sur leur lieu de travail », a souligné M. Berger. « On est loin des paroles extrêmement belles qui ont été dites pendant le confinement pour glorifier ces travailleurs », a-t-il déploré.

Fustigeant « un décret scandaleux », la CGT estime de son côté que « le gouvernement doit revoir sa copie » pour que tous les soignants ayant « contracté la maladie au travail ou en allant au travail » bénéficient « automatiquement d’une juste réparation ».

Le décret met en place « un dispositif discriminatoire », dénonce la CGT dans un communiqué. Il « laisse sur la touche un bon nombre de salariés qui ont développé d’autres altérations (perte d’odorat, du goût, trouble psychique, etc.) » et les salariés « devront faire face à un véritable parcours du combattant pour tenter de faire reconnaître leurs droits devant une commission d’experts ».

Mardi, Force ouvrière avait déjà demandé au gouvernement « de revoir sa copie », car la mesure « va se limiter à un très petit nombre de travailleurs au vu des conditions restrictives imposées ».

La fédération FO-Santé avait de son côté dénoncé un décret « outrageant », source d' »iniquité flagrante entre les catégories d’agents malades », et réclamé « la réouverture de réelles négociations » sur le sujet.

L’association des victimes de l’amiante (Andeva) a pour sa part prédit « une flambée du contentieux », jugeant le texte « restrictif, injuste et juridiquement contestable ».

Un recours en annulation a d’ailleurs été déposé devant le Conseil d’État par l’association Coronavictimes et le Comité anti-amiante Jussieu, qui entendent soutenir d’éventuelles « demandes d’indemnisation devant les tribunaux administratifs sur la base de la faute de l’État ».

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