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Une élue EELV défend son livre face au maire RN d’Hénin-Beaumont

Marine Tondelier, élue d’opposition EELV à Hénin-Beaumont, a défendu jeudi au tribunal à Paris son livre paru en 2017 sur la gestion frontiste de cette commune du Pas-de-Calais, attaqué en diffamation par le maire RN Steeve Briois.

Sept passages des chapitres 7 et 8 du livre « Nouvelles du Front », publié le 1er mars 2017, étaient visés par M. Briois, édile depuis 2014 et vice-président du Rassemblement national, Bruno Bilde – alors adjoint municipal, aujourd’hui député – et le directeur général des services de l’époque.

Dans ces extraits sont décrites « des pressions exercées sur les agents de la mairie proches de l’opposition », « l’embauche de proches et d’élus du FN », « la surveillance des agents » et « les injures proférées à l’encontre des habitants », a résumé la présidente de la 17e chambre correctionnelle.

A la barre, Marine Tondelier, élue elle aussi depuis 2014, est revenue sur la genèse du livre.

« On présente parfois cette ville comme le Disneyland du FN (devenu RN NDLR) », a-t-elle déclaré, « mais je vois aussi à l’époque des gens qui en prennent plein la figure: des journalistes, des associatifs, des élus d’opposition ».

Elle a expliqué avoir réalisé de nombreux entretiens, en particulier avec des agents municipaux ; avoir travaillé avec une journaliste et un avocat. « J’ai tout recoupé », a-t-elle assuré, affirmant avoir « écarté » des anecdotes qui lui « paraissaient farfelues ».

« Tout est parfaitement documenté, les témoignages sont là, rigoureux, exhaustifs », a aussi affirmé Henri Trubert, patron de la maison d’édition Les liens qui libèrent (LLL), poursuivi comme il est d’usage à titre principal en tant que directeur de publication.

En mars, M. Briois a été largement réélu dès le premier tour (74,21% des voix) à la tête de cette ville de 27.000 habitants, considérée comme une des vitrines du RN, devant la liste de gauche conduite par Mme Tondelier (18,22%).

« Il y a 685 agents qui travaillent pour la mairie, alors c’est vrai qu’on trouve facilement 15 ou 20 aigris », a ironisé l’avocat des trois plaignants, qui n’étaient pas présents à l’audience.

« Le débat politique est légitime et Dieu sait s’il est violent, âpre, brutal à Hénin-Beaumont. Il n’est pas non plus sans limite », a poursuivi David Dassa Le Deist, dénonçant un « livre militant et uniquement à charge ».

La procureure a estimé que les propos pouvaient être considérés comme diffamatoires mais elle a ajouté que la clause exonératoire de la bonne foi pouvait être retenu, invitant le tribunal à trancher si Mme Tondelier avait mené, ou pas, une « enquête sérieuse ».

La décision a été mise en délibéré au 6 novembre.

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