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Jimmy Butler, le hit de Miami

Arrivé à Miami précédé d’une réputation de poison de vestiaire, Jimmy Butler est devenu en un an le leader apprécié et incontesté du Heat au sein duquel sa personnalité, son caractère et son éthique de travail semblent enfin compris, à l’heure de jouer sa première finale NBA.

Mercredi, l’ailier de 31 ans va découvrir les frissons que procure ce rendez-vous ultime dans une carrière de tout basketteur professionnel. Il aura face à lui les Lakers de LeBron James dont la force de l’habitude, pour sa 10e finale, en ferait trembler plus d’un.

Mais pas Butler. Car se battre, il a appris à le faire bien assez tôt dans sa vie.

Abandonné par son père quand il était bébé, sa mère le chasse de chez elle à 13 ans, dans la banlieue de Houston. « Je n’aime pas ce à quoi tu ressembles, va-t’en », furent ses derniers mots à son fils, a raconté Butler sur ESPN.

Pendant des années, il est sans domicile fixe, dort sur des canapés, jusqu’au jour où il est recueilli dans la famille d’un ami lycéen, Jordan Leslie, qui fera ensuite carrière en NFL.

Considéré comme le 8e enfant de cette famille déjà nombreuse, le jeune Jimmy peut se concentrer sur le basket. Il gagne une bourse et intègre l’Université de Marquette dans le Wisconsin.

– « Pas de raison d’être désolé » –

Son histoire, Butler ne veut surtout pas la réduire au cliché du sportif triomphant sur l’adversité. « Je ne veux pas que les gens se sentent désolés pour moi. Je déteste ça. Il n’y a pas de raison d’être désolé. Ce qui m’est arrivé a fait de moi qui je suis », disait-il à ESPN en 2011, juste avant d’être drafté en 30e position par Chicago.

Il passe six saisons chez les Bulls où il acquiert un statut de All-Star et finit par se brouiller avec Derrick Rose et Joakim Noah.

En 2017 il signe avec Minnesota. Là aussi les relations sont difficiles, notamment avec Karl-Anthony Towns, et à tous les niveaux.

Interviewé après un match contre Oklahoma City, ce dernier critique une chanson country (« Grave » de Thomas Rhett) que Butler vient de lancer dans le vestiaire et récolte ceci: « je viens de courir après Russell Westbrook et de prendre des coups par Steven Adams, alors je peux écouter la putain de musique que je veux. »

L’année suivante, de retour à l’entraînement après trois semaines d’absence, il joue avec les joueurs de la troisième rotation et bat les titulaires qu’il prend soin de provoquer, particulièrement Towns et Andrew Wiggins « qui n’ont rien dans le ventre ».

« Suis-je dur? Oui. Je ne suis pas le plus talentueux de l’équipe, c’est +KAT+. Celui qui a un don de Dieu c’est +Wiggs+. Moi, je suis celui qui joue le plus dur. Chacun est un leader à sa façon, moi c’est comme ça que je montre que je suis là pour les autres », justifiera-t-il, avant d’être finalement expédié à Philadelphie en novembre, où il ne reste que six mois.

– « Déjà chez moi » –

Le Heat lui tend alors les bras. Son président, le légendaire Pat Riley, était peut-être le coach des Lakers période « showtime » dans les années 1980, mais il fallait avec lui jouer dur pour pouvoir jouer beau.

« Lors de notre premier repas, avec le coach Erik Spoelstra et Pat, je me sentais déjà chez moi. Dwyane Wade m’avait parlé de la valeur du travail, de cette culture du club. Ces mots que tout le monde utilise mais qui ici étaient bien réels. Ils m’ont dit +tu es le gars que nous voulons+. Etre désiré, c’est ce que tout le monde veut dans la vie, pas seulement dans le basket ».

Or depuis sa toute première séance dans la salle de gym, arrivé le premier à 3h30 du matin, les ailes du désir n’ont cessé de pousser dans son dos. Dans la bulle d’Orlando, c’est un leader épanoui qui s’affiche, n’aimant rien tant que voir ses partenaires prendre leurs responsabilités autant que lui sait prendre les siennes.

Le 14 septembre, jour de son anniversaire qu’il déteste, Butler a offert un repas gastronomique à ses coéquipiers, leur demandant de le déguster… dans leur chambre. « Je vous aime. Allons chercher cette bague ».

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