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Roland-Garros: Swiatek-Kenin, finale inattendue

A quinzaine automnale inhabituelle, finale dames inattendue à Roland-Garros: Sofia Kenin (6e), peu expérimentée sur terre battue, et Iga Swiatek (54e), inexpérimentée tout court à 19 ans, vont se disputer samedi la coupe Suzanne-Lenglen.

Jeudi après-midi, Swiatek n’a laissé aucune chance à la qualifiée argentine Nadia Podoroska (131e), balayée 6-2, 6-1 en pile 70 minutes, pour s’offrir sa toute première finale en Grand Chelem.

Puis Kenin s’est montrée plus régulière et plus solide sur les points importants que Petra Kvitova (11e), battue 6-4, 7-5 en un peu moins de deux heures, pour s’inviter pour la deuxième fois de l’année en finale majeure, huit mois après son sacre à l’Open d’Australie.

A 19 ans, Swiatek ne compte encore aucun titre à son palmarès. Avant cette édition 2020 de Roland-Garros, la jeune Polonaise n’avait atteint qu’une finale sur le circuit WTA, à Lugano (Suisse) en 2019. Et elle n’avait jamais dépassé les huitièmes de finale en Grand Chelem.

Mais, comme jeudi face à Podoroska qui ne s’est, elle, jamais libérée, Swiatek s’est montrée irrésistible depuis le début de la quinzaine parisienne: en six tours, elle n’a pas cédé le moindre set et a laissé échapper moins de quatre jeux en moyenne par match.

Au passage, la native de Varsovie a fait tomber d’entrée la finaliste sortante, la Tchèque Marketa Vondrousova. Puis a éjecté sans ménagement (6-1, 6-2) Simona Halep, tête de série N.1 et favorite du tournoi, en huitièmes de finale.

– « Irréel » pour Swiatek –

« Jamais je n’aurais pensé avant le tournoi que je jouerais si bien », s’étonne Swiatek, d’ores et déjà assurée de faire son entrée dans le top 25. « Mais j’ai toujours su que si je devais jouer une finale en Grand Chelem, ce serait ici à Roland-Garros. »

« C’est irréel. D’un côté, je sais que je peux jouer du grand tennis. D’un autre côté, je me surprends. Je n’aurais jamais imaginé parvenir en finale. C’est fou, extraordinaire. C’est un rêve qui devient réalité », poursuit celle qui est encore en course en double dames également, associée à l’Américaine Nicole Melichar.

Swiatek devient ainsi la deuxième Polonaise à accéder à une finale en Grand Chelem dans l’ère Open (1968), la troisième au total. Avant elle, seules Jadwiga Jedrzejowska à trois reprises (Wimbledon et US Open 1937, Roland-Garros 1939), et Agnieszka Radwanska à Wimbledon en 2012, avaient atteint la dernière marche en tournoi majeur. Mais jamais encore une joueuse polonaise n’en a remporté.

Si Kenin a déjà triomphé en Grand Chelem, on ne l’attendait pas à pareille fête sur la terre battue parisienne.

Parce que la jeune Américaine (21 ans) ne comptait que six succès sur ocre depuis le début de sa carrière (contre onze défaites), dont une victoire de prestige aux dépens de Serena Williams au troisième tour de Roland-Garros 2019.

Et parce qu’elle n’y a disputé ses premiers échanges sur le circuit principal qu’en 2018.

Mais en moins de quinze jours, Kenin, impeccable de détermination comme à son habitude, a doublé son total de victoires sur terre battue pour se hisser en finale.

– Koala porte-bonheur –

Sa dernière, jeudi contre Kvitova qui n’avait jusque-là perdu aucun set, est une de ses deux seules du tournoi en deux manches.

« Elle a un jeu très agressif, un service énorme, je savais que je devais jouer mon meilleur tennis pour gagner, je suis super fière de moi », se réjouit Kenin.

« J’ai eu des matchs vraiment difficiles ces deux dernières semaines, je suis tellement excitée d’être en finale, c’est juste incroyable », ajoute-t-elle.

Kvitova, malgré un sursaut en fin de partie, a commis trop de fautes pour espérer boucler la boucle en beauté à Roland-Garros, elle qui y avait renoué avec la compétition au printemps 2017, cinq mois après que sa main gauche avait été sérieusement blessée au couteau lors d’un cambriolage à son domicile en République tchèque.

Sacre ou pas samedi, une chose est sûre pour Kenin: au koala porte-bonheur accroché à son sac depuis sa victoire à Melbourne viendra s’ajouter un autre porte-clé en souvenir de son aventure parisienne. « C’est sûr, ce koala fonctionne tellement bien ! »

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