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Paris lance la riposte à l’appel au boycott des produits français au Moyen-Orient

En butte aux attaques du président turc Recep Tayyip Erdogan et à un appel au boycott des produits tricolores dans certains pays musulmans, Emmanuel Macron a réaffirmé ce dimanche ses valeurs et son rejet des «discours de haine».

#Boycott_France_Products, #We_Love_Mohammad ou encore #WeHateFrancegovernment. Face à la prolifération des messages contre la France ce week-end sur les réseaux sociaux au Moyen-Orient, la France a riposté, ce dimanche soir, exhortant les gouvernements des pays concernés à faire « cesser » ces appels au boycott de produits français et à manifester provenant d’une « minorité radicale ». Paris leur a également demandé d’« assurer la sécurité » des Français vivant sur leur sol.

Emmanuel Macron lui-même a riposté sur les réseaux peu après, sur Twitter et sur Instagram : « La liberté, nous la chérissons ; l’égalité, nous la garantissons ; la fraternité, nous la vivons avec intensité. Rien ne nous fera reculer, jamais ». « Nous continuerons. Nous respectons toutes les différences dans un esprit de paix. Nous n’acceptons jamais les discours de haine et défendons le débat raisonnable », a-t-il ajouté, y compris en arabe et en anglais.

Il y avait urgence : des membres du gouvernement seraient également « menacés », révèle une source au quai d’Orsay, « plusieurs d’entre eux reçoivent des attaques en règle, notamment sur des comptes récemment créés sur Instagram. »

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Depuis plusieurs jours, le torchon brûle entre Paris et Ankara. Cette campagne en ligne se produit alors qu’en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan s’en est de nouveau pris à Emmanuel Macron, mettant en doute sa « santé mentale » … Des attaques inédites qui font suite aux récentes déclarations du chef de l’Etat sur le « séparatisme islamiste » et à l’hommage, ce mercredi, au professeur Samuel Paty, décapité par un terroriste islamiste après avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet. Emmanuel Macron avait alors promis de ne pas « renoncer aux caricatures » du prophète des musulmans.

Pour autant, le boycott « n’est pas une surprise », explique une source au sein de l’exécutif. « Depuis le discours des Mureaux sur le séparatisme, un certain nombre de déclarations publiques et privées appellent à des actions contre Emmanuel Macron et la France », révèle-t-elle. Par qui et pourquoi? Initiée dès vendredi sur les réseaux sociaux, cette mobilisation serait le résultat d’une « machine lancée par des réseaux turcs », explique une autre source au quai d’Orsay, tandis que Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur dénonce « des actions privées ».

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Une thèse que pondère Jean-Pierre Filiu, spécialiste du Moyen-Orient et professeur à Sciences-po Paris. Selon l’expert, la fronde serait plutôt le résultat d’une « manipulation de la présidence turque » qui aurait « mobilisé tous ses réseaux, via le Qatar et les Frères musulmans, pour déclencher une campagne de boycott prétendument spontanée […] en exploitant toute une série d’amalgames et d’intoxications diffusés sur les réseaux sociaux ». Parmi ces derniers, « des messages prétendent que l’étude des caricatures de Charlie Hebdo serait devenue institutionnalisée, voire obligatoire, en France », développe-t-il.

Le Parisien

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