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Humbert de l’ombre à la lumière

Lui « ne cherche pas à être connu », mais la trajectoire ascendante d’Ugo Humbert, fort de ses deux premiers trophées et de ses deux premières victoires contre des joueurs du Top 10 en 2020, a l’effet contraire et le plonge dans la lumière au Masters 1000 de Paris.

En six semaines, le Lorrain de 22 ans s’est offert Daniil Medvedev, alors N.5 mondial, à Hambourg, puis le N.6 Stefanos Tsitsipas à Bercy mardi soir. En huitièmes de finale jeudi, c’est avec un ex-N.3 mondial (aujourd’hui 43e) et lauréat en Grand Chelem (US Open 2014) qu’il a rendez-vous: le Croate Marin Cilic.

Quand on l’interroge sur la manière dont il aimerait être présenté, lui qui est le joueur français le mieux classé (34e) engagé à Bercy – en l’absence de Gaël Monfils et Benoît Paire – mais dont la notoriété n’est pas encore assise au-delà du monde du tennis, voilà la réponse qu’apporte Humbert, avec l’humilité et le calme qui le caractérisent: « J’essaie tout simplement d’être bon sur le court, de bien faire ce que j’aime. Je ne cherche pas à être connu, mais à aller au bout de mon potentiel et de mes rêves. »

« J’essaie simplement de rester la personne que je suis, quelqu’un d’ambitieux et qui aime travailler », poursuit l’élancé gaucher (1,88 m pour 73 kg). « On m’a toujours appris ces valeurs dans ma famille. »

– Friand des fins de set –

A 22 ans, Humbert confirme son ascension jusque-là discrète mais régulière. A peine dans le Top 300 mi-2018, il s’est fait une place parmi les cent meilleurs joueurs mondiaux à la fin de la même année. Puis sa première saison complète sur le circuit principal, marquée par un huitième de finale à Wimbledon, l’a porté aux portes du Top 50.

Grâce à ses deux premiers titres, à Auckland en janvier et à Anvers il y a une dizaine de jours, il frappe désormais à celles du Top 30 malgré une année 2020 chamboulée par la pandémie de Covid-19 et amputée de plus de cinq mois de compétition.

Parmi ses forces, son attitude irréprochable, à la fois déterminée et posée, et son goût pour les moments chauds: « J’aime beaucoup les fins de set, c’est là qu’il faut essayer d’élever son niveau de jeu et de concentration », explique-t-il.

Humbert a fait la démonstration de sa force mentale mardi soir en venant à bout de Tsitsipas, malgré trois balles de match envolées en fin de deuxième manche et un certain épuisement physique, après 3h17 d’un combat acharné. Ses neufs tie-breaks remportés sur dix joués depuis mi-septembre parlent aussi pour lui.

– Amateur de piano –

La confiance héritée des victoires aidant, le gaucher messin, accompagné par Nicolas Copin depuis Anvers, s’efforce de porter plus souvent son jeu offensif et percutant vers le filet.

« J’ai un jeu tourné vers l’avant, mais parfois j’avais l’impression d’avoir un élastique dans le dos, j’avais du mal à m’élancer, je n’avais pas trop confiance en ma volée », décrit-il. « C’est en y allant et en voyant que j’arrive à gagner pas mal de points que je prends confiance. Depuis quelques semaines, je vois que ça marche, je sens que je progresse. »

D’ordinaire si sage, Humbert semblait dans un état second à la fin de son duel contre Tsitsipas, et hoquetait encore de rire en conférence de presse un peu plus tard.

Peut-être a-t-il retrouvé ses esprits auprès d’un piano, lui qui en joue depuis qu’il a cinq ans. Du pôle jeunes de Poitiers au centre national d’entraînement à Paris, il a toujours trouvé de la place pour en faire entrer un dans sa chambre.

« La musique est une part importante de ma vie », s’ouvrait-il auprès de l’ATP en 2019. « Jouer (du piano) m’aide à me concentrer et à me relaxer, même sur le court. »

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