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après un été de rêve, rude retour sur terre pour le foot français

Quatre points seulement sur 27 possibles: avec une victoire, un nul et sept défaites en Ligue des champions, le football français traverse une bien mauvaise passe au sein de l’élite européenne, au point que ses succès de l’été ne semblent plus qu’un lointain mirage.

Finies les paillettes du « Final 8 » à Lisbonne, où Paris avait atteint la finale et Lyon le dernier carré. Et place aux statistiques du ridicule: des Marseillais qui égalent le record de défaites consécutives en C1 (12 d’affilée), un total de cinq buts marqués en neuf matches et un zéro pointé cette semaine — une première depuis 2011 — avec les défaites de Marseille à Porto (3-0), de Rennes sur le terrain de Chelsea (3-0) et du Paris SG à Leipzig (2-1).

« Ça ne s’est pas bien passé pour les équipes françaises », a euphémisé jeudi le sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps. « Il faut l’accepter, analyser. »

Malgré des travers récurrents, les trois clubs ne sont pas forcément à mettre dans le même panier, comme l’explique à l’AFP le technicien et consultant Rolland Courbis: « La déception N.1, c’est Marseille, qui avait un tirage au sort inespéré. La déception N.2, c’est le Paris SG et son effectif pléthorique, où plusieurs joueurs ne jouent pas à leur poste. Pour Rennes (…), on savait très bien au départ que la troisième place serait l’objectif. »

– Un gros manque d’engagement –

L’OM est clairement le plus inquiétant des trois dans ce domaine: les Marseillais semblent pétrifiés, incapables de nager dès que le courant est un peu fort en C1. Le trio offensif Thauvin-Benedetto-Payet est loin de l’intensité réclamée par cette compétition. Faute de pouvoir le faire au Vélodrome, les supporters grondent sur les réseaux sociaux…

Les Parisiens, affaiblis au mercato, restent trop dépendants des éclairs de génie de Neymar et Kylian Mbappé. En leur absence mercredi, le PSG a certes tenu son rang en première période, mais il a enchaîné les grosses occasions ratées et a manqué d’une étincelle pour s’en sortir en fin de match.

Complètement dépassés à Séville (1-0), les Rennais ont su tenir le ballon et le faire vivre de façon intéressante contre Chelsea, même en infériorité numérique et sans leur star Eduardo Camavinga. Mais ils ont manqué de tranchant dans les 20 derniers mètres…

– Une naïveté face aux arbitres –

Côté rennais, le penalty sifflé et l’exclusion de Dalbert contre Chelsea, contestés par nombre de commentateurs y compris anglais, laissent un goût amer.

« On est très jeune en Ligue des champions, ça fait partie de l’apprentissage », a assuré l’entraîneur rennais Julien Stéphan, tandis que son président Nicolas Holveck estimait que Rennes avait été arbitré « comme le Petit Poucet ».

A Leipzig, Presnel Kimpembe a de nouveau été sanctionné d’un penalty pour main (57e), avant de se faire exclure pour un tacle par derrière (90e+5), alors que le PSG évoluait déjà à dix après l’exclusion d’Idrissa Gueye (69e). Le symbole d’un PSG qui perd ses nerfs ?

– Le prix de l’arrêt anticipé de la L1 ? –

Pour le président lyonnais Jean-Michel Aulas, l’arrêt anticipé du championnat la saison dernière –et le gel du classement– a privé le foot français de 300 millions d’euros de droits TV sur la fin de saison… et de représentants dignes sur la scène européenne. Aujourd’hui « c’est la France qui est pénalisée par des performances qui sont proches du néant », a-t-il dénoncé à l’AFP.

« Ces explications ressemblent vite à des excuses donc il faut faire attention, mais pourquoi pas », répond Courbis. « Il y a des problèmes financiers. Le mercato n’a pas été facile pour les clubs français, les budgets ont pris un coup de marteau avec l’absence de billetterie ». Sans compter l’impasse autour du diffuseur Mediapro, mauvais payeur…

« Mais cela va aussi dans les deux sens », ajoute-t-il, notant que Marseille avait profité de l’assouplissement du fair-play financier. De plus, l’OM a bénéficié du marché atone pour conserver son ossature et s’est renforcée intelligemment (Pape Gueye, Yuto Nagatomo, Leonardo Balerdi, Michaël Cuisance)

Appuyé par son actionnaire la famille Pinault, Rennes a aussi conservé son prodige Eduardo Camavinga tout en se renforçant, même si les dernières recrues ne sont pas encore au point.

Quant au PSG, les départs de l’été n’en laissent pas moins l’effectif « redoutable en quantité et en qualité », fait valoir Courbis. De quoi espérer un sursaut sur les matches retour de la phase de poules ?

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