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A la barre, le père d’Alexia demande « la peine maximale » contre Jonathann

Ouvrant les dépositions de la famille d’Alexia Daval, son père a demandé d’emblée mercredi « la peine maximale » à l’encontre Jonathann Daval, son gendre accusé du meurtre de sa fille et qu’il a longtemps considéré comme un fils.

« J’espère tout simplement que la peine maximale soit octroyée », a lancé Jean-Pierre Fouillot, 64 ans, père d’Alexia, une employée de banque de banque retrouvée morte le 30 octobre 2017 dans un bois à quelques kilomètres du domicile conjugal de Gray-la-Ville (Haute-Saône).

« Notre futur, il est simple, nous avons pris perpétuité. Est-ce que ce sera le cas de Jonathann, c’est vous qui en déciderez », a-t-il lancé à l’adresse des jurés lors d’une déposition forte à la barre, alors que l’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

« Ce fameux jour nous a éteint la lumière du bonheur et de la sérénité », a ajouté cet ancien patron d’un bar PMU, lors de cette déposition aux allures de catharsis qu’il avait longuement méditée et redoutée.

Et de s’interroger en s’adressant à l’accusé qui fuyait son regard : « Pourquoi Alexia a-t-elle été assassinée, pour une dispute, une relation sexuelle refusée et peut-être pour vouloir te quitter, Jonathann ? »

Jonathann a « cassé notre bonheur », a ajouté M. Fouillot, vêtu d’une veste de velours vert, la voix parfois brisée par les sanglots.

– « Dignité » –

A l’issue, le président de la cour Matthieu Husson a salué la « dignité » de ces propos.

Jean-Pierre Fouillot a déploré que la défense de Jonathann Daval cherche à « salir » la mémoire d’Alexia en la présentant comme une personnalité dominatrice qui aurait humilié son mari.

« C’est d’un assassinat, c’est d’un massacre dont on parle », a-t-il rappelé.

Puis la cour d’assises s’est figée dans un silence de cathédrale quand il a rappelé qu’à l’issue de l’audition où son épouse avait arraché de nouveaux aveux à Jonathann, il avait pris celui-ci et sa femme dans ses bras.

« Nous avons épaulé Jonathann », « on l’a chéri encore plus que d’habitude » et il « pleurait avec nous sur le drame (…) dont lui avait toutes les clés », a-t-il poursuivi.

« J’ai une faiblesse, moi, je suis sentimental (…) Faut-il le regretter? », s’est-il encore interrogé, se souvenant avoir dit à son gendre à l’issue de la reconstitution, en juin 2019 : « sache que je t’aime toujours ».

Mais à présent, « je culpabilise d’avoir eu ces mots. A l’heure d’aujourd’hui, je serais loin de lui redire la même chose (…) Au fil des mois, je me suis rendu compte de la monstruosité des choses », a-t-il conclu, actant la rupture affective avec son ancien gendre.

La mère d’Alexia, Isabelle Fouillot ainsi que la sœur et le mari de cette dernière, Stéphanie et Grégory Gay, doivent se succéder à la barre dans l’après-midi pour cette journée qui promet d’être l’acmé de ce procès.

Le face-à-face entre Jonathann Daval et son beau-frère s’annonce particulièrement tendu : durant l’instruction, Jonathann l’avait un temps accusé d’avoir tué Alexia, évoquant un prétendu « complot familial ».

Jonathann Daval, qui avait joué les veufs éplorés pendant trois mois avant d’être arrêté, a livré durant l’instruction pas moins de sept versions de la mort de sa femme.

– « Un procès juste » –

Il avait avoué le meurtre avant de se rétracter et d’inventer un complot familial, pour finalement reconnaître de nouveau le meurtre de son épouse, commis selon lui lors d’une dispute conjugale.

L’informaticien de 36 ans, qui a aussi reconnu avoir incendié en partie le corps de son épouse, soutient ne jamais avoir voulu la tuer.

L’enjeu est double mercredi pour l’accusé : outre cette confrontation avec son ancienne belle-famille il devra répondre à un interrogatoire qui s’annonce très difficile.

Qu’en sortira-t-il ? Jonathann avait « un mode de fonctionnement basé sur le mensonge », a reconnu l’un de ses avocats, Me Randall Schwerdorffer, bien conscient que « l’unique possibilité » pour son client « d’avoir un procès juste », c’est désormais « d’être authentique et sincère ». Il le « doit à sa famille » et « à la famille d’Alexia ».

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