Les diplomates français et américains doivent s’entretenir avec la Russie mercredi à Moscou pour discuter des ambiguïtés dans l’accord de cessez-le-feu Azerbaïdjan-Arménie pour la région du Haut-Karabakh, a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères.
« Demain, nous aurons une réunion à Moscou avec les envoyés liés au dossier pour lever les ambiguïtés entourant le cessez-le-feu », a déclaré Jean-Yves Le Drian aux parlementaires.
« Nous devons lever les ambiguïtés sur les réfugiés, la délimitation du cessez-le-feu, la présence de la Turquie, le retour des combattants et sur le début des négociations sur le statut du Haut-Karabakh », a-t-il déclaré comme le rapporte l’Agence France-Presse (AFP).
Le président russe Vladimir Poutine a négocié le cessez-le-feu entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, qui a permis à l’Azerbaïdjan de consolider ses gains sur le territoire après plusieurs semaines de combats. Mais les pourparlers n’ont impliqué ni la France ni aucun autre pays occidental.
Le Drian a déclaré que les questions seraient discutées lors d’une réunion à Moscou de diplomates du soi-disant groupe de Minsk – qui a été créé par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) – un atelier de discussion qui tente de trouver un solution au conflit, coprésidé par la France, la Russie et les États-Unis.
Le Drian a également nié que la France ait été passive dans le conflit en ne soutenant pas l’Arménie, affirmant que « des discussions ont déjà commencé » sur le statut futur du Haut-Karabakh avec Poutine et les États-Unis.
« Le cessez-le-feu était essentiel pour sauver des milliers de vies. Mais il y a des ambiguïtés », a déclaré Le Drian.
Le département d’Etat américain a soutenu le point de vue de la France, affirmant qu’il y avait encore des questions que les Russes devaient clarifier sur l’accord, « et cela incluait le rôle des Turcs ».
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, lors d’une visite en Géorgie, qui borde les deux parties au conflit, a déclaré que le cessez-le-feu n’était qu’une première étape vers la création d’un règlement pacifique.
Il a exhorté toutes les parties à commencer à parler sous les auspices du Groupe de Minsk.
Le cessez-le-feu signé par les dirigeants de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Russie le 10 novembre a mis fin à l’action militaire dans et autour du Haut-Karabakh, une enclave internationalement reconnue comme faisant partie de l’Azerbaïdjan mais peuplée d’arméniens de souche. Quelque 2 000 soldats de la paix russes sont déployés dans la région.
S’exprimant avant la réunion prévue du Groupe de Minsk, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré que l’Azerbaïdjan ne négocierait pas un statut spécial pour la région du Haut-Karabakh. Il a également souligné que le Haut-Karabakh est un territoire azerbaïdjanais.
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