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Une vidéo de la police française battant un homme noir suscite encore plus d’indignation face aux violences policières

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a ordonné jeudi la suspension de plusieurs policiers parisiens après la publication de vidéos les montrant en train de battre un Noir et d’utiliser des gaz lacrymogènes contre lui sans raison apparente.

« Je demande au chef de la police (de Paris) de suspendre provisoirement les policiers concernés », a écrit le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter.

L’avocat de l’homme, Hafida el Ali, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que son client avait été détenu pendant 48 heures sur la base de « mensonges de la police qui l’avait outrageusement agressé ».

L’incident est survenu alors que le gouvernement du président Emmanuel Macron pousse un nouveau projet de loi qui restreint la capacité de filmer la police, ce qui a provoqué des protestations de la part de groupes de défense des libertés civiles et de journalistes craignant que la brutalité policière ne soit découverte et impunie.

Selon l’Associated Press (AP), des vidéos publiées jeudi par le site d’information français Loopsider montrent l’arrestation violente d’un producteur de musique identifié uniquement par son prénom, Michel, dans le 17e arrondissement ou quartier de la capitale française samedi.

Trois officiers ont suivi Michel dans son studio de musique après l’avoir apparemment vu marcher dans la rue sans porter de masque, rapporte Loopsider. Les images vidéo publiées, à la fois depuis une caméra de sécurité à l’intérieur du studio et filmées par des voisins à l’extérieur, montrent des agents qui l’ont frappé à plusieurs reprises et l’ont frappé avec une matraque. Les policiers sont ensuite partis, ont appelé des renforts et ont lancé une grenade lacrymogène dans le studio pour faire sortir ceux qui étaient à l’intérieur, selon Loopsider.

Il a rapporté que neuf autres personnes qui enregistraient de la musique dans le sous-sol du studio avaient également été battues. Michel a déclaré à Loopsider que les policiers lui avaient lancé des insultes racistes répétées et qu’il avait été placé en garde à vue pendant 48 heures. Darmanin a tweeté que l’organe chargé d’enquêter sur les allégations d’inconduite de la police, l’Inspection générale de la police nationale, connue sous son acronyme français IGPN, se penche sur l’affaire en disant: « Je veux que des procédures disciplinaires soient engagées dès que possible. »

La préfecture de police de Paris a indiqué dans un communiqué que l’IGPN chercherait à établir les circonstances exactes de l’arrestation de l’homme. Le parquet de Paris enquête également sur les actions de la police. Le parquet a déclaré jeudi qu’il avait abandonné la procédure contre Michel ouverte le jour de son arrestation, et a plutôt ouvert une enquête pour « actes de violence commis par une personne en position d’autorité publique » et « fausse déclaration ». Il s’agit de la deuxième enquête de ce type sur les brutalités policières à Paris cette semaine, déclenchée par des séquences vidéo.

La question de la violence policière en France est devenue courante depuis les manifestations des gilets jaunes. Lundi, la police française a été filmée en train de jeter des migrants hors de tentes lors de l’évacuation d’un camp de fortune dans la capitale française, ce qui a conduit à des accusations de force excessive. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour évacuer les migrants d’un camp installé dans le centre de Paris. Les procureurs ont ouvert des enquêtes sur l’utilisation de la violence à la fois contre un journaliste et un migrant dans cet incident.

Mardi soir, des manifestants sont descendus dans la rue pour montrer leur soutien aux demandeurs d’asile et dénoncer les violences policières et une politique peu accueillante envers les migrants en France. Les jeunes des banlieues ouvrières françaises à forte population immigrée se plaignent depuis longtemps de violences policières, avec une recrudescence des plaintes lors du premier verrouillage du coronavirus plus tôt cette année. Les propos racistes qui auraient été tenus par des policiers dans un groupe Facebook ont ​​également suscité l’indignation.

La chambre basse du Parlement a donné mardi soir son approbation initiale à un projet de loi sur la sécurité qui restreindrait la publication de photos ou de vidéos des visages de policiers, bien qu’il se heurte toujours à d’autres obstacles législatifs.

Les syndicats des médias ont déclaré que cela pourrait donner le feu vert à la police pour empêcher les journalistes de faire leur travail et potentiellement documenter les abus. Le projet de loi a déclenché de multiples manifestations à Paris et dans d’autres grandes villes de France, avec d’autres manifestations prévues.

Le gouvernement a ordonné une enquête interne de la police mardi après que des policiers ont été filmés en train de jeter des migrants hors de leurs tentes et d’en faire trébucher intentionnellement une en évacuant un camp de protestation. Le même jour, la chambre basse du parlement français a approuvé un projet de loi destiné à renforcer la police locale et à assurer une plus grande protection à tous les officiers. La publication d’images d’agents avec l’intention de leur causer du tort constitue notamment un crime. Le projet de loi, qui bénéficie du soutien du public après les récentes attaques terroristes, va maintenant être renvoyé au Sénat.

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