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les Brésiliens élisent leurs maires

Les Brésiliens élisent dimanche leurs maires lors du 2e tour des municipales où l’attention va se porter sur les deux plus grandes métropoles du pays, Sao Paulo et Rio, et quelques grandes villes telles Recife ou Porto Alegre où la gauche espère gagner.

La campagne a été essentiellement menée sur les réseaux sociaux pour ce scrutin repoussé de six semaines en raison de la pandémie de coronavirus qui a fait plus de 172.000 morts et imposé un strict protocole sanitaire dans les bureaux, ouverts exceptionnellement dès 7H00 (10H00 GMT) pour les électeurs âgés.

A Sao Paulo, capitale économique et plus grande métropole du Brésil avec 12,5 millions d’habitants, le maire sortant âgé de 40 ans Bruno Covas, du PSDB (centre droit), est, selon l’institut Datafolha, favori avec 55% des intentions de vote devant Guilherme Boulos (45%), du Parti socialisme et liberté (Psol).

M. Boulos, incarnation à 38 ans d’une gauche rénovée, a vu l’annonce vendredi de sa contamination par le Covid-19 le priver d’un dernier débat à forte audience sur TV Globo contre M. Covas, alors que leur écart de voix se réduisait.

Sa quarantaine l’a également frustré d’un dernier jour de campagne et l’empêchera d’aller voter à ces municipales décidément atypiques.

A Rio de Janeiro, la messe est dite pour le maire sortant et ex-pasteur évangélique Marcelo Crivella, en passe d’être battu à plate couture dans la « Ville merveilleuse » de 6,7 millions d’habitants par l’ex-maire Eduardo Paes (2009-2016), du parti DEM (centre droit).

Datafolha accorde 68% des intentions de vote à M. Paes et 32% à M. Crivella, qui a été soutenu par le président Jair Bolsonaro.

– Présidentielle de 2022 –

La ville de Recife (nord-est) offre une joute en forme de déchirements familiaux entre cousins et tenants de la jeune garde progressiste: Joao Campos, 26 ans, du Parti socialiste brésilien (PSB, centre gauche), est opposé à Marilia Arraes, 36 ans, du Parti des Travailleurs (PT, gauche).

Un dernier sondage place à stricte égalité ces deux petits-enfants de l’ancien gouverneur du Pernambouc Miguel Arraes (1916-2005).

Porto Alegre (sud) s’annonce également très serré: Manuela d’Avila, jeune elle aussi (39 ans), s’est qualifiée pour le 2e tour sous l’étiquette du Parti communiste du Brésil, alliée au PT de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva. Elle est dans un mouchoir de poche avec le candidat centriste Sebastiao Melo.

Ces municipales — premier test électoral à mi-mandat pour Jair Bolsonaro — vont donner des indications sur l’état des forces avant la présidentielle de 2022 où le chef de l’Etat d’extrême droite remettra son mandat en jeu.

Il a enregistré un revers au 1er tour du 15 novembre: la majorité des candidats qu’il avait soutenus ont échoué et les partis traditionnels du centre et du centre droit ont été ragaillardis.

Sans parti depuis exactement un an après une errance qui l’a vu s’affilier successivement à neuf formations politiques, Jair Bolsonaro « n’est pas en grande forme pour 2022 », estime le politologue David Fleischer, de l’Université de Brasilia.

Si M. Bolsonaro avait été facilement élu en se présentant comme un candidat antisystème en dépit de ses 27 années de députation, le message du 1er tour semble avoir été qu’il « n’est pas le phénomène que les gens ont imaginé », estime Michael Mohallem, de la Fondation Getulio Vargas. « Si cette impression se confirme, il aura du mal à être réélu » en 2022.

Le président va par ailleurs être affaibli et isolé après le départ de son modèle Donald Trump de la Maison Blanche en janvier.

– Chômage record-

Ce scrutin intervient alors que le plus grand pays d’Amérique latine voit arriver une deuxième vague de coronavirus, après huit mois d’épidémie qui l’a plongé dans la récession et a propulsé le chômage à un niveau record, avec plus de 14 millions de sans-emploi.

Pour ce 2e tour de vote, électronique et obligatoire, 38 millions de Brésiliens sont appelés à élire les maires et conseillers municipaux de 57 villes, dont 18 capitales d’Etat sur les 26 que compte le Brésil.

Des villes confrontées au manque de moyens dans la santé — particulièrement criant avec la pandémie actuelle — l’éducation, les transports publics ou le logement, mais aussi à l’endettement, la corruption et la violence.

La plupart des bureaux ferment à 17H00 (20H00 GMT), les résultats sont attendus quelques heures plus tard.

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