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à Clermont, c’est « Mats » la menace

Star au Japon, révélation de la Coupe du monde 2019, l’arrière Kotaro Matsushima a réussi le pari de l’intégration en France, à Clermont dont il sera une des principales armes samedi face au Munster en Coupe d’Europe.

« Mats », comme il a demandé à ses coéquipiers auvergnats de l’appeler, ne peut pas s’empêcher de se faire remarquer pour ses entrées dans les compétitions.

Pour ses grands débuts en Top 14, début septembre contre Toulouse (33-30), le N.15 se blesse au bout d’un quart d’heure de jeu. Rien de grave, mais pas idéal pour s’intégrer.

« Ce n’est jamais évident de se blesser quand on arrive », souligne Xavier Sadourny, l’entraîneur des arrières de l’ASM contacté par l’AFP. « Il changeait de format de compétition, de rythme d’entraînement et sortait d’une période où, à cause du Covid-19, il avait été écarté très longtemps de la compétition », rappelle le directeur sportif Franck Azéma.

Trois mois plus tard, pour la découverte de la Coupe d’Europe « newlook », Matsushima inscrit trois essais lors du festival clermontois à Bristol (51-38), sur autant d’accélérations imparables. C’est déjà un triplé qui l’avait fait connaître à l’échelle planétaire, lors du match d’ouverture du Mondial remporté par les Brave Blossoms face à la Russie (30-10) à Tokyo.

– Goromaru, fâcheux précédent –

Bon ou mauvais, il y a donc un début à tout et ce n’est pas l’échec de sa saison d’essai à Toulouse, quand il avait 18 ans (2011-2012), qui a découragé Matsushima de venir retenter sa chance en France.

Le pari était pourtant osé: éloignement géographique, fossé culturel et barrière de la langue sont autant d’éléments extra-sportifs d’importance qui peuvent expliquer pourquoi la greffe de son prédécesseur Ayumu Goromaru, qui vient d’annoncer sa retraite à l’issue de la saison 2021, n’a pas pris à Toulon en 2016-2017.

Sur la pelouse, le Top 14 « est un championnat très différent, plus physique que ce qu’il a connu, où ça joue tous les week-ends, ce qui n’est pas le cas au Japon », souligne Sadourny. Mais Matsushima « a compris les contraintes et les spécificités du Top 14 et des enchaînements avec la Coupe d’Europe. Il a réussi à rebondir. »

En le recrutant pour deux ans, le staff de Clermont n’avait pas de doute sur le niveau du diamant japonais, déjà bien poli (27 ans, 39 sélections) par la progression constante des Brave Blossoms dans le concert des grandes nations du rugby.

« Le plus gros travail avec lui, c’était qu’il s’intègre au collectif et ensuite qu’il s’approprie le projet de jeu; qu’il joue avec ses qualités, qu’on n’essaye pas de le formater à tel ou tel système de jeu », explique Sadourny. « C’est ce qu’il a su faire. »

– « Épanoui » en Auvergne –

Peu à l’aise face aux médias, le Japonais né en Afrique du Sud d’un père zimbabwéen est effectivement « discret ». Mais il « rigole de plus en plus, commence à brancher ses partenaires », observe le technicien qui le voit partager de plus en plus de temps avec ses coéquipiers français capables de parler anglais, et non plus seulement les anglophones. « Je suis content de le voir épanoui sur le terrain et aussi en dehors », abonde le directeur sportif Franck Azéma.

Débarrassé de ses pépins physiques de la fin de l’été, Matsushima est à la hauteur des attentes. « Il va très vite, il maîtrise le poste, tout ce qui est ballon en l’air, jeu au pied, timing dans la ligne », énumère Sadourny.

Au point d’être comparé à une autre star étrangère à son poste, le Toulousain Cheslin Kolbe. Si Matsushima est « plus léger et moins dense », note Azéma, les deux bolides se ressemblent par leur « vitesse d’exécution » et leur « intelligence de jeu. Ils savent lire les espaces et les situations de confrontation. »

Pour l’ailier Damian Penaud, « Mats fait partie de ces joueurs qui peuvent faire basculer un match à n’importe quel moment ». Cela tombe bien, c’est un point commun au triangle qu’ils forment avec Alivereti Raka. Le Munster peut surveiller ses arrières.

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