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Joris Segonds, l’étoffe d’un ouvreur numéro un

Au Stade Français, à l’ouverture, il y a l’Argentin Nicolas Sanchez, bourreau des All Blacks, mais aussi Joris Segonds. Pour sa deuxième saison parmi l’élite, le jeune Français creuse son sillon dans l’effectif parisien, en plein renouveau cette saison.

Pendant que Sanchez s’est distingué lors du Rugby Championship en Australie, inscrivant notamment tous les points des Pumas lors d’un succès historique face à la Nouvelle-Zélande (25-15), Segonds a enchaîné les titularisations durant l’automne.

Avant la réception de Brive dimanche (18h00) lors de la 13e journée, il en compte déjà neuf cette saison en Top 14 (124 points marqués). Durant la saison dernière, arrêtée en mars par la pandémie de Covid-19, l’Aveyronnais de 23 ans en avait totalisé autant, mais Challenge européen inclus. C’était celle de l’apprentissage après une percée en Pro D2 avec Aurillac.

« Il me restait trois ans de contrat à Aurillac et le président voulait me conserver. Cela a duré des mois mais j’ai finalement pu rejoindre Paris, ville que je ne connaissais pas du tout », raconte à l’AFP le joueur formé à Decazeville, commune aveyronnaise d’environ 5.300 habitants.

« Mon meilleur ami est à fond pour le Stade Français, alors que mon club de coeur c’est le Stade Toulousain. C’était un peu la guerre entre nous deux. Au final, je me retrouve à Paris », s’amuse le jeune ouvreur, adroit au pied et friand de passes sautées.

« J’en fais beaucoup et des fois les entraîneurs me disent: +Arrête Joris, tu vas te faire intercepter+. Mais j’adore en faire depuis longtemps. Dès qu’une occasion se présente, je tente », explique Segonds.

– Temps forts et faibles –

Face à Bordeaux-Bègles (26-16) fin novembre, ce geste avait ouvert la voie au premier essai des siens.

« A Decazeville, il avait déjà une très belle passe et était puissant. Il arrivait à créer des décalages avec précision et vitesse », souligne Eric Fernandez son coach en cadet, qui loue aussi sa vista et son côté « gros bosseur ».

A Aurillac, rejoint à 15 ans, son travail et ses qualités naturelles lui ont permis de gravir les échelons. Maxime Petitjean, ex-ouvreur du club et aujourd’hui entraîneur-adjoint, insiste sur ses progrès au niveau du mental.

« On voit qu’il a énormément travaillé la gestion des temps forts et faibles. Face à l’UBB, il rate six pénalités mais il a assumé ses responsabilités en réussissant les coups de pied importants à la fin. Cela ne l’a pas du tout déstabilisé. Il y a deux ou trois ans, dès qu’il manquait un coup de pied cela se ressentait sur son jeu », analyse Petitjean.

– Aligot mais pas trop –

Les efforts consentis durant la préparation ont aussi payé. « Pendant le confinement j’ai fait un régime et pas mal de séances de crossfit avec un ami », raconte l’amateur d’aligot au physique trapu (1,80 m, 91 kg). « Je n’oublie pas les traditions de chez moi! Mais je n’en mange pas trop quand même », ajoute l’ancien pilier (à ses débuts) qui s’est affirmé en l’absence de Sanchez, rentré d’Australie avec une blessure à une cuisse.

« Enchaîner des matches contre des équipes du top 6, cela m’a fait énormément de bien. Je pense que je suis au top de ce que je peux être à l’heure qu’il est », souligne l’Aveyronnais, qui dit vivre une saine concurrence avec l’ouvreur des Pumas.

Se voit-il international un jour? « Je n’y pense pas mais quand je vois des jeunes comme (Romain) Ntamack, (Matthieu) Jalibert, (Louis) Carbonel en équipe de France, je trouve ça bien », commente Segonds, dont les racines espagnoles ne laisseraient pas indifférents de l’autre côté des Pyrénées.

« Je n’ai pas eu réellement de contact avec la sélection espagnole », assure toutefois l’ouvreur parisien qui, pour le moment, se « consacre surtout au Stade français. »

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