Des milliers de manifestants anti-gouvernementaux sont descendus dans les rues de la capitale algérienne vendredi alors que le mouvement Hirak reprend son élan après une interruption d’un an en raison de la pandémie de coronavirus.
Malgré l’interdiction des rassemblements autour du COVID-19, des foules se sont rassemblées dans plusieurs quartiers d’Alger en début d’après-midi et ont marché vers le centre-ville, ont indiqué des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).
« C’est génial. C’est comme les grandes manifestations du vendredi Hirak », a déclaré un manifestant.
Également connu sous le nom de Révolution du sourire, le mouvement a été déclenché en février 2019 suite à la candidature du président Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat, et le dirigeant de longue date a été expulsé du pouvoir en avril de cette même année.
Les manifestants ont continué à manifester chaque semaine après la démission de Bouteflika, exigeant une refonte radicale du système au pouvoir en place depuis l’indépendance de l’Algérie de la France en 1962.
Ils n’ont suspendu les marches qu’en mars dernier en raison des restrictions relatives aux coronavirus, mais des appels ont récemment circulé sur les réseaux sociaux pour un retour dans la rue.
Les manifestants ont été accueillis vendredi par les forces de sécurité qui ont utilisé des matraques et tiré des gaz lacrymogènes lorsqu’une foule s’est frayé un chemin à travers une barrière de police pour atteindre le Grand Post Office, le principal point de ralliement des manifestations du Hirak à Alger, selon des images publiées sur le site d’information Interligne. .
«Ni islamiste ni laïc, mais hirakiste», lit-on sur une banderole portée par les manifestants.
La foule a scandé «État civil, pas État militaire», un cri de ralliement clé des manifestations. Il fait référence à l’establishment militaire qui domine la politique algérienne.
Des fourgons de police ont pris position près des principales places du centre-ville et des barrages routiers ont été érigés sur plusieurs routes principales menant à la capitale.
Des rassemblements ont également eu lieu dans certaines provinces, notamment le nord-est de la Kabylie et le nord-ouest d’Oran, où un éminent militant des droits humains, l’universitaire Kadour Chouicha, a été arrêté, selon le groupe de défense des droits des prisonniers CNLD.
À Alger, des gens parmi la foule ont déclaré qu’il semblait y avoir au moins autant de personnes dans les rues que lundi dernier, lorsque des milliers de personnes ont défilé pour marquer le deuxième anniversaire des manifestations du Hirak.
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