in

Bernard Laporte au rapport au ministère

L’heure de la clarification? Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte est arrivé vendredi à 08h00 au ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, pour y être entendu dans le cadre de l’affaire des contaminations au coronavirus du XV de France.

Arrivé en voiture rue de Grenelle, le président de la Fédération n’a pas fait de déclaration avant de s’engouffrer dans les locaux du ministère, situé dans le VIIe arrondissement de Paris, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les Bleus ont enregistré seize cas de Covid-19 entre le 16 et le 25 février dans leur centre d’entraînement de Marcoussis, en région parisienne: douze joueurs et quatre membres de l’encadrement dont le sélectionneur Fabien Galthié.

L’apparition de ce cluster a entraîné le report du match du Tournoi des six nations contre l’Ecosse, prévu le 28 février.

Y a-t-il eu des infractions à la bulle sanitaire, imposée à la sélection nationale? La ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu avait demandé au patron de la FFR une enquête interne, tout en sollicitant le ministère de la Santé, pour faire la lumière sur l’irruption du virus dans les rangs français et déterminer la chaîne de contaminations.

C’est au sujet des conclusions de ce rapport, bouclé en milieu de semaine, que Laporte, lui-même ancien secrétaire d’Etat aux Sports (2007-2009), doit s’entretenir vendredi avec Roxana Maracineanu et Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports. Cette rencontre fait suite à une réunion technique entre les équipes du ministère et de la fédération jeudi.

Dans ce rapport, la FFR a dégagé de toute responsabilité Fabien Galthié, qui avait assisté le 7 février à un match de rugby disputé par son fils, quittant ainsi la bulle sanitaire.

– Galthié dédouané –

« Ce n’est pas lui le patient zéro », a notamment affirmé jeudi sur RTL le président de la commission médicale de la FFR Roger Salamon.

Pour la FFR, le virus s’est introduit dans le XV de France via un joueur de l’équipe de France à sept, sollicitée pour les entraînements des quinzistes à Marcoussis. Mais la Fédération n’a pas toujours tenu ce discours.

« Notre seule certitude est qu’aucun joueur du XV n’a été contaminé par un joueur de France 7, puisque les cas positifs de cette semaine sont des transmissions à l’intérieur du groupe XV de France », avait affirmé Serge Simon, vice-président de la FFR et « covid manager » des Bleus dans un entretien au journal Midi Olympique le 22 février. Et d’assurer: « Le patient zéro, on le connaît: c’est notre préparateur physique. »

Ce préparateur physique avait été le premier cas positif communiqué par la FFR le 16 février avant que Galthié, d’abord considéré comme cas « suspicieux », ne soit diagnostiqué positif le même jour.

« Au regard des changements de versions auxquels on a droit ces derniers jours, il eût été largement préférable d’avoir un audit indépendant et externe (à la FFR) », estime Florian Grill, chef de file de l’opposition au comité directeur de la FFR.

– Quatrième cluster tricolore –

Le président de la Ligue Ile-de-France souligne qu’il s’agit du quatrième cluster pour le rugby tricolore après les contaminations dans les rangs du XV de France féminin à l’automne, des moins de 20 ans en janvier et donc des septistes. Pourquoi cet enchaînement?

D’autres questions demeurent. Les joueurs français qui ont quitté leur hôtel pour manger des gaufres dans la rue à Rome la veille du match face à l’Italie le 6 février étaient-ils dans les clous?

« Je ne pense pas qu’il était marqué dans le protocole que les joueurs pouvaient sortir manger des gaufres. Ou alors, s’ils sortent manger des gaufres, il fallait qu’ils soient retestés quand ils re-rentraient dans la bulle au contact des autres », a estimé vendredi Maracineanu sur la chaîne l’Equipe.

Ces joueurs ont bien été retestés en rentrant, a répondu Laporte dimanche sur France 3. Mais n’était-ce pas prendre un risque au vu du délai d’incubation du Covid-19?

« On peut se +positiver+ dans les quinze jours qui suivent un contact. C’est un virus assez diabolique », a souligné dans un entretien à l’AFP vendredi l’infectiologue Eric Caumes, membre de la commission médicale de la FFR.

Le basketteur américain de Sacramento Richaun Holmes avait lui dû observer dix jours d’isolement en juillet dernier après avoir récupéré une commande de « chicken wings » (ailes de poulet) en dehors de la « bulle » de la NBA.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

L’ex-secrétaire d’Etat Paulette Guinchard est décédée après recours au suicide assisté

L’implacable retour de la coupe mulet