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Sur l’A10, aux portes de la côte girondine, « pas grand monde » et très peu d’amendes

A 19H00 tapantes, le flot de voitures se raréfie sur l’A10 au péage de Virsac, à l’entrée de Bordeaux. Ce vendredi soir qui marque le début des vacances et le premier week-end sous fermes restrictions, les gendarmes traquent les « resquilleurs », au final très rares: « les gens dehors ont des motifs valables ».

Ce qui détonne au péage de Virsac, porte d’entrée vers Bordeaux et la côte girondine, c’est d’abord ce silence inhabituel à cette heure, surtout pour une veille de vacances. « Il n’y a pas grand monde, c’est rassurant! Il y a eu une anticipation », se félicite Delphine Balsa, directrice de cabinet de la préfète de région.

Terminée la tolérance du week-end de Pâques. Les contrôles se multiplient comme sur ce péage du sens Paris-Bordeaux où dix gendarmes de pelotons autoroutiers vérifient systématiquement jusqu’à 22H00 les « motifs » de déplacements des automobilistes, avec le « discernement » pour consigne. « L’idée, c’est de ne pas écraser les gens », souligne le capitaine Lionel Billette, commandant en second de l’escadron de sécurité routière de la Gironde.

« Au premier confinement, on a remarqué que des Parisiens venaient se confiner. L’idée est de dissuader les personnes de se rendre sur la côte girondine » pour y passer des vacances, précise le capitaine.

Dès 19H00, les déplacements qui ne sont pas justifiés par le travail, des raisons de santé ou un motif familial impérieux, sont sanctionnés de 135 euros par adulte. Même tarif pour les enfants.

Mais comme à Pâques, la ruée vers l’Atlantique n’a pas vraiment eu lieu. Dans le mince flot de voitures, la majorité des automobilistes, beaucoup de locaux, sont munis d’une attestation pour motif professionnel. Il faut dire que dans ce secteur périurbain, « jusqu’à 19H30-20h, les gens rentrent encore du travail », relève le capitaine Billette.

« Sanctionner les situations caricaturales »

Ce soir de couvre-feu, les gendarmes autoroutiers voient défiler un futur prêtre revenant d’un office célébré à La Rochelle, des élèves pompiers et gardien de la paix, des militaires en permission et le ballet de camionnettes d’artisans, de déménageurs, de livreurs, « parce que les colis d’Amazon, il faut bien les livrer », note un gendarme.

A côté de ces flux de travailleurs, il y a les pères et mères séparés partis récupérer leur progéniture – un Rennes-Montauban avec nuit à Bordeaux pour ce papa accompagné de sa fille. Un couple qui roule depuis Paris pour retrouver sa fille chez les beaux-parents. Des familles aussi qui reviennent d’un enterrement, d’autres vont visiter un proche malade.

« Globalement, les gens qui sont dehors ont des motifs valables », constate le capitaine Billette.

Et même si les motifs sont aussi indiscutables qu’invérifiables, pour le colonel Olivia Poupot, commandant le groupement de Gironde, il s’agit surtout d' »envoyer un message ».

« On est surtout là pour sanctionner les situations caricaturales », de ces fêtes clandestines aux déplacements sans motifs pour « aller voir un ami », des comportements « socialement inacceptables pour la population ». « Il est important que les forces de l’ordre s’acharnent sur ceux qui se moquent de l’intérêt collectif. Il faut que les gens voient que les gendarmes et policiers sont dehors et identifient les comportements fautifs, c’est une question de cohésion sociale », insiste le colonel.

Au final, le taux d’infractions – 133 pour 1000 contrôles en Gironde entre mardi et jeudi – montre que « la population dans sa majorité respecte les règles », selon Olivia Poupot. Un bilan encore conforté en soirée avec une seule verbalisation pour défaut d’attestation. Un papa était parti acheter en Charente-Maritime un quad repéré sur une annonce, pour l’offrir à son fils. Si ce n’est le « cadeau », « il n’avait pas de motif ».

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