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Le Rafale confirme son succès à l’export

La commande de 30 avions de combat Rafale passée par l’Egypte marque un nouveau succès à l’export pour le fleuron de l’aéronautique de défense française qui, après de longues années de disette, voit les contrats se multiplier.

« L’Egypte et la France ont signé un contrat pour la fourniture de 30 avions Rafale », a affirmé l’armée égyptienne mardi dans un communiqué.

Le montant de la transaction s’élève à 3,95 milliards d’euros, dont 200 millions pour les armements, selon le média d’investigation en ligne Disclose qui avait révélé l’information lundi soir.

Né de la volonté de trouver un remplaçant aux Mirage 2000 français et aux Tornado britanniques, italiens et allemands, le démonstrateur Rafale A a accompli son premier vol en 1986.

Il est utilisé par la marine française depuis 2004 et l’armée de l’Air depuis 2006 et a remplacé sept types d’avions de combat de générations précédentes. Mais il a longtemps eu du mal à s’exporter. Plusieurs prospects, notamment aux Emirats arabes unis, au Maroc et au Brésil, n’ont pas donné suite.

« On a le meilleur avion du monde, le Rafale, et on a un bon système d’armes, on a des discussions en cours, ça va venir », assurait en 2011 Serge Dassault, l’ancien PDG du constructeur Dassault Aviation décédé en mai 2018.

Son utilisation au combat à partir de 2007 en Afghanistan, puis en Libye en 2011, au Sahel depuis 2013 et au Levant a concouru à sa promotion internationale.

Il a fallu attendre 11 ans après son entrée en service pour qu’il trouve preneur à l’étranger. Déjà avec l’Egypte, en février 2015, qui avait passé un contrat pour 24 appareils, assorti d’une option pour 12 Rafale supplémentaires qui n’avait pas été exercée.

Depuis, l’avion de chasse a été vendu à 144 exemplaires, en comptant la nouvelle commande égyptienne.

En 2015, trois mois après l’Egypte, le Qatar commandait à son tour 24 exemplaires, puis 12 de plus en décembre 2017. En 2016, l’Inde en a acheté 36 exemplaires qui ont commencé à être livrés en 2020.

– 2021, année faste –

Le Rafale a également fini par être vendu en janvier à un pays membre de l’Otan: confrontée à des tensions avec son voisin turc, la Grèce a en quelques mois pris la décision, concrétisée en janvier, d’en acquérir 18, dont 12 d’occasion. Une satisfaction pour Paris qui veut réorienter ses exportations d’armements vers l’Europe.

Et les prochains mois pourraient être fastes, espère Dassault: le Rafale est en compétition en Suisse (36 à 40 avions), en Finlande (jusqu’à 64 appareils), en Croatie (12 appareils d’occasion qui seraient prélevés sur le parc de l’armée de l’Air française).

Les Emirats arabes unis et l’Indonésie (36 appareils) s’intéressent également à l’avion.

En Inde, Dassault Aviation espère remporter des appels d’offres pour 110 Rafale pour l’Indian Air Force et 57 pour la Marine. Une possible nouvelle commande de 36 Rafale par New Dehli est également régulièrement évoquée dans la presse indienne.

Un précédent appel d’offres avait été interrompu et transformé en un accord en direct avec Paris en 2016 pour fournir 36 Rafale.

Capable de mener différentes missions au cours d’un même vol, le Rafale est qualifié pour des opérations de défense aérienne, de bombardement stratégique et d’appui au sol, de lutte antinavires et de reconnaissance aérienne.

Il est également le vecteur de la dissuasion nucléaire aéroportée française. L’appareil de 10 tonnes est le seul à pouvoir emporter 1,5 fois son poids en armements et carburant.

Sur le plan de l’armement, il dispose d’un système polyvalent: canon de 30 mm, missiles air-air, bombes guidées laser et missiles de croisière.

Sa dernière version, le F3R, lui permet notamment d’emporter le missile air-air à longue portée Meteor, dont les capacités offrent un argument commercial supplémentaire pour le Rafale, observe-t-on dans le camp français.

Construit en collaboration par Dassault Aviation, qui supervise 60% de la valeur de l’avion, l’électronicien Thales (22%) et le motoriste Safran (18%) qui fournit le moteur M-88, le Rafale est destiné à être l’avion de combat français jusqu’en 2040.

Dassault Aviation développe actuellement le futur standard F4 du Rafale, un programme de près de deux milliards d’euros livrable en 2024 et présenté comme un « saut technologique, industriel et stratégique ».

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