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Face à ses amis, Lelandais vacille mais tient bon sur sa version du meurtre d’Arthur Noyer

Au troisième jour du procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre d’Arthur Noyer, les témoignages de plusieurs amis ont ébranlé l’accusé, mais sans parvenir à le faire revenir sur sa version d’une bagarre qui a mal tourné.

Riche en émotions, cette après-midi d’audience aux assises de Chambéry a poussé Lelandais dans ses retranchements. Mais son récit de cette nuit du 11 au 12 avril 2017 n’a pas varié. Selon lui, c’est le caporal Noyer qui a déclenché la bagarre qui lui a été fatale.

L’un de ses meilleurs amis, un chef d’entreprise de 38 ans, a d’abord confié à la barre son incrédulité face aux meurtres d’Arthur Noyer et de la petite Maëlys, huit ans, dont Lelandais est accusé. « Je n’ai eu que des moments sympas avec Nordahl, et puis maintenant, on se retrouve là ».

« C’était vraiment un ami, beaucoup ont de la haine contre lui. Moi je n’ai pas de haine, je n’ai que de la peine. Il s’est bousillé lui-même, c’est trop dommage », confie-t-il, basculant rapidement, comme l’accusé, dans les sanglots.

« Je suis un petit dommage collatéral, mais malgré tout cela me fait énormément souffrir », poursuit-il, avant d’encourager Lelandais à se livrer.

« Soulage-toi de la vérité. Soulage ton âme. Le mal est fait. Vis ce qui te reste à vivre plus léger », lance-t-il. Mais Lelandais ne répondra pas. Quelques minutes plus tard, l’accusé, vêtu d’un polo blanc à manches longues, lui déclare: « Toi, tu resteras toujours dans mon coeur, tu resteras mon ami ».

– « Carapace » –

Peu auparavant, une autre amie était appelée à la barre pour raconter une soirée passée avec Lelandais le 13 avril, environ 36 heures après la disparition du caporal Noyer.

« Il était bien, il était beau, il était festif, normal. Il était comme toujours ». « Ce soir-là, on a passé une excellente soirée », confie cette jeune femme cheveux mi-longs noirs de jais élégamment vêtue.

Elle décrit l’ancien maître chien de 38 ans comme fêtard, dragueur, avouant encore éprouver de l’affection pour lui même si elle a été « ahurie » lorsqu’elle a appris qu’il était accusé des meurtres d’Arthur Noyer et de Maëlys. « On n’est pas préparé à ça en tant qu’humain », confie-t-elle.

Puis elle évoque la famille de la victime et se tourne vers le box des accusés : « Tu leur dois la vérité, Nordahl ».

Lelandais acquiesce d’un coup de menton puis se lève à l’invitation du président. Il prend un moment pour contenir ses larmes. Participer à cette soirée du 13 avril, pour lui, « c’était une carapace », admet-il tout juste.

« Au fond de moi, je n’étais pas heureux. C’était un comportement très lâche (…) J’aurais dû parler avec mes amis, mais je n’y arrivais pas », poursuit-il.

« Par la suite, mes nuits n’ont pas été les mêmes », dit ensuite Lelandais au président de la cour. Puis, se tournant vers la famille d’Arthur Noyer. « Je suis vraiment désolé de vous dire ça, monsieur et madame Noyer ». « Je sais que vos nuits sont pires que les miennes ». La mère d’Arthur le regarde calmement, fait « oui » de la tête.

Un autre témoin « ami de 20 ans », tente lui aussi se faire plier Lelandais, lui demandant de dire la vérité, et non « sa » vérité. « Quelle vérité, lui rétorque l’accusé, celle de BFM et tout ça? »

– Interrogatoire jeudi ou vendredi –

Dans la matinée, l’état d’ivresse d’Arthur Noyer la nuit des faits a occupé une large partie des débats. Ce soir là, le caporal Noyer a bu, avec ses copains du 13e Bataillon de chasseurs alpins, jusqu’à 2 heures du matin environ.

L’ancien gérant d’un bar qui a échangé avec lui assure qu’il n’était « pas du tout ivre mort. Il parlait distinctement ». « Oui, il est alcoolisé, il sent l’alcool, mais ses propos sont cohérents, il ne perd pas l’équilibre, il est calme, très calme », confirme un policier intervenu cette nuit-là suite au vol -avorté- du portable du caporal.

A l’inverse, une femme qui a assisté au vol dans la rue juste avant son départ raconte qu' »il était très alcoolisé. Je le poussais, il tombait ». La lumière ne sera pas faite sur le niveau d’ébriété de la victime au moment de sa rencontre avec Nordahl Lelandais.

Jeudi après-midi ou vendredi matin, l’accusé doit être soumis à un interrogatoire sur les faits qui l’ont conduit dans le box des accusés.

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