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le Massachusetts attaque au civil une filiale de Publicis

L’Etat américain du Massachusetts a attaqué jeudi au civil la société Publicis Health, appartenant au géant publicitaire français Publicis, qu’il accuse d’avoir contribué à la crise des opiacés en aidant le laboratoire Purdue à pousser les médecins à prescrire son médicament anti-douleur OxyContin.

« La responsabilité pour la crise des opiacés traverse toute l’industrie, depuis Purdue et la famille Sackler jusqu’aux consultants et aux partenaires comme McKinsey et Publicis », a affirmé la procureure du Massachusetts, Maura Healey, dans un communiqué.

Dans la plainte déposée devant le tribunal du comté de Suffolk, la procureure affirme que, via des dizaines de contrats passés entre 2010 et 2019, d’une valeur de plus de 50 millions de dollars, « Publicis a engagé une myriade de stratégies injustes et trompeuses qui ont pesé sur la prescription d’OxyContin à travers le pays, y compris dans le Massachusetts. »

Parmi ces « stratégies », la procureure cite des actions visant à « combattre les hésitations » des médecins prescripteurs, à pousser les médecins à prescrire l’OxyContin plutôt que des opiacés plus faiblement dosés, et sur des durées plus longues – autant d’éléments qui augmentent les risques de dépendance.

Le Massachusetts demande au tribunal de constater que Publicis Health a « créé une nuisance publique » et de condamner l’entreprise à payer des dommages et intérêts « compensatoires » d’un montant non précisé.

« Tout notre travail était complètement légal », a réagi un porte-parole de Publicis Health dans un communiqué, et affirmant que les faits reprochés tombaient sous le coup de la prescription.

« Publicis Health agissait uniquement comme agence de publicité » et ne faisait qu' »exécuter le plan publicité de Purdue et acheter des espaces publicitaires », a-t-il ajouté, accusant la procureure d’avoir pris des déclarations « hors de contexte ».

Les Etats américains ont attaqué ces dernières années non seulement Purdue, qui a déposé le bilan en 2019, mais nombre de sociétés qu’ils jugent co-responsables des ravages provoqués par l’OxyContin.

En février, les Etats ont ainsi obtenu du cabinet de conseil McKinsey qu’il verse 573 millions de dollars pour solder les poursuites judiciaires lancées contre lui pour avoir contribué à la crise des opiacés.

Depuis lundi, trois grands distributeurs américains de médicaments opiacés comparaissent pour la première fois devant un tribunal fédéral de Virginie occidentale, accusés d’avoir inondé cet Etat, parmi les plus pauvres des Etats-Unis, de pilules anti-douleur, provoquant des dizaines de milliers d’overdoses.

Avant la pandémie, la crise des opiacés et la flambée d’overdoses qu’elle a entraînée — avec environ 500.000 morts aux Etats-Unis depuis 1999 — semblait se stabiliser.

Mais le nombre de morts d’overdoses est reparti à la hausse en 2020, pour atteindre un record de plus de 87.000 décès de septembre 2019 à septembre 2020, selon des chiffres fédéraux publiés en avril.

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