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Un désaccord entre les États-Unis et l’Allemagne pourrait faire dérailler les négociations sur la dispense de brevet pour les vaccins

La proposition des États-Unis de renoncer aux brevets sur les vaccins COVID-19 a rencontré jeudi une forte opposition de la part du gouvernement allemand et des producteurs de vaccins du pays, ce qui a réduit la perspective d’un consensus des membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le PDG de Pfizer, Albert Bourla, a quant à lui déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que son entreprise n’était « pas du tout » en faveur de la mesure, insistant sur le fait que la propriété intellectuelle n’est pas le principal obstacle à une production accrue et que la construction de nouvelles usines serait contre-productive.

Les pays riches ont fait face à des accusations de thésaurisation des vaccins, tandis que les pays pauvres luttent pour lancer les programmes de vaccination, le virus faisant irruption dans les pays en développement contrairement à l’assouplissement des restrictions en Europe et aux États-Unis.

Le problème a été mis en évidence alors que l’Inde, l’un des pays les plus touchés, a enregistré jeudi des cas et des décès records de COVID-19.

Sous une pression intense pour assouplir les protections des fabricants de vaccins, la représentante commerciale de Washington, Katherine Tai, a déclaré mercredi que les États-Unis « soutiennent la renonciation à ces protections pour les vaccins COVID-19 ».

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué cette annonce comme « un moment monumental dans la lutte contre le COVID-19 ».

Cette décision a également été saluée par l’Union africaine, Paris, Rome et Vienne ainsi que par le chef de l’OMC Ngozi Okonjo-Iweala.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait précédemment exprimé sa réticence sur la question, a déclaré que Bruxelles était prête à discuter de la proposition.

L’élan s’est développé lorsque le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu’il soutenait lui aussi l’idée d’une dérogation aux brevets, la Russie ayant enregistré un vaccin à dose unique contre le virus appelé Spoutnik Light.

Cependant, la décision de Berlin de se prononcer fermement contre la proposition a laissé son sort incertain.

« La protection de la propriété intellectuelle est une source d’innovation et doit le rester à l’avenir », a déclaré une porte-parole du gouvernement de la chancelière Angela Merkel.

Bourla, dont la société a développé le premier vaccin autorisé en Occident avec l’allemand BioNTech, a déclaré à l’AFP qu’il n’était pas possible pour d’autres installations de développer des vaccins basés sur la technologie de l’ARNm.

Il a fermement mis en garde contre la perturbation des opérations en cours « par des annonces à motivation politique ».

La fracture américano-allemande, une aubaine pour les grandes sociétés pharmaceutiques, survient alors que plus de 3,2 millions de personnes sont mortes du virus dans le monde depuis le début de la crise à la fin de 2019.

Les actions pharmaceutiques touchées

Les actions des fabricants de vaccins ont chuté après que l’UE et la Russie ont suivi les États-Unis pour signaler qu’ils étaient ouverts à l’idée de dispense de brevet pour les vaccins contre les coronavirus.

Mais la vente a été moins sévère que la veille, ce que Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services a crédité aux commerçants se rendant compte de la complexité de parvenir à un accord à l’OMC et de l’intransigeance allemande.

Les partisans de la dérogation affirment que l’assouplissement des restrictions des brevets stimulera la production de vaccins génériques à bas prix, aidant les pays pauvres qui luttent pour vacciner leurs populations.

Les opposants affirment que cela pourrait éroder la motivation des sociétés pharmaceutiques à développer de nouveaux traitements.

L’Inde mène la lutte pour permettre à davantage de fabricants de médicaments de fabriquer les vaccins, car elle fait face à une vague qui a vu des patients mourir dans les rues à l’extérieur des hôpitaux en raison de pénuries de lits et d’oxygène médical.

Le pays a signalé jeudi près de 4000 décès dus au COVID-19 et plus de 412000 infections – deux nouveaux records.

Les célébrations de l’Aïd ont frappé

La crise en Inde a déclenché une réaction en chaîne, l’OMS avertissant jeudi d’une nouvelle vague d’infections au COVID-19 en Afrique en raison du retard dans l’approvisionnement en vaccins du géant sud-asiatique.

« Le retard dans la livraison des doses de vaccin du Serum Institute of India destinées à l’Afrique, le retard dans le déploiement des vaccins et l’émergence de nouvelles variantes signifient que le risque d’une nouvelle vague d’infections reste très élevé en Afrique », at-il dit dans un communiqué.

La pandémie secoue également les célébrations de l’Aïd al-Fitr dans les pays à majorité musulmane.

L’Égypte, qui a annoncé la fermeture partielle des centres commerciaux et des restaurants, a annulé les festivités pour les vacances afin de réduire la propagation.

Le pays a maintenant enregistré plus de 13 000 morts, le Premier ministre Mostafa Madbouli affirmant qu’il souffrait d’une «troisième vague».

Les célébrations de l’Aïd sont également confrontées à des perturbations en Malaisie, où les nouvelles règles dans la capitale, Kuala Lumpur, verront seules les entreprises essentielles autorisées à fonctionner et les restaurants interdits après que les cas quotidiens aient dépassé les 3000 récemment.

Alors que l’Europe se prépare pour la saison des vacances d’été, Israël a été ajouté à une liste de sécurité de l’UE pour les pays dont les ressortissants peuvent voyager librement sur le continent.

Le déploiement du vaccin s’accélère en Europe, l’Allemagne visant à offrir des vaccins à tous les enfants âgés de 12 ans et plus d’ici la fin du mois d’août une fois qu’un vaccin est approuvé pour les plus jeunes par le régulateur européen, a déclaré le ministre de la Santé Jens Spahn.

Et les gymnases, les théâtres et les cinémas ont accueilli jeudi les Danois grâce à un nouveau cycle d’assouplissement des restrictions COVID-19 et à une dépendance à un «passage corona» indiquant une vaccination, une infection passée ou un test négatif récent.

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