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LFI veut un débat, le RN souligne les « limites » de l’opération

Les parlementaires de La France insoumise ont réclamé un « débat parlementaire » sur la fin de l’opération militaire Barkhane au Sahel, la cheffe du RN Marine Le Pen soulignant vendredi les « limites » de ce dispositif.

Après plus de huit ans d’engagement massif, Emmanuel Macron a annoncé jeudi une réduction de la présence militaire française au Sahel, marquée par la fermeture de bases, et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d’une « alliance internationale » associant des Européens.

Critiquant le « flou des formulations du président et la précipitation qui semble le guider », les parlementaires LFI ont souligné qu’ils ne s’opposaient pas « au principe d’une refonte de cette opération. A condition qu’elle s’achemine vers un retrait de l’armée française ».

Le groupe des parlementaires LFI déplore les pertes humaines chez les soldats français et les civils maliens, ainsi que le coût de l’opération, pour un résultat insuffisant selon lui.

« Je suis très inquiète de l’embourbement dans cette région et surtout, je continue à en appeler à un débat parlementaire parce que, pour l’instant, la façon dont le président de la République gère ce type d’intervention se passe totalement de débat national », a regretté vendredi sur Public Sénat Clémentine Autain, députée et tête de liste LFI pour les régionales en Ile-de-France.

Le gouvernement doit faire à l’Assemblée nationale, le 22 juin, puis au Sénat, une déclaration sur la programmation militaire, qui sera suivie d’un vote.

Pour Jean-Louis Bourlanges, président MoDem de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée, « les conditions d’efficacité (de Barkhane) n’étaient plus réunies ». Mais « on ne peut pas se dégarnir sur cette frontière sud de l’Europe ».

« Il faut qu’on soit, non pas à la place des Africains, ce qui était un peu la logique dans laquelle on s’enfermait avec Barkhane, mais avec les Africains », a-t-il commenté sur Cnews vendredi.

Aurélien Taché, député ex-LREM et membre de la commission de la Défense nationale, avait estimé jeudi sur Twitter que « si l’opération Barkhane au Mali était construite sur de bonnes intentions, force est de constater que cette stratégie d’ingérence, comme celle des USA en Afghanistan ou celle de Nicolas Sarkozy en Libye, n’a pas été payante ».

Marine Le Pen a estimé vendredi dans un communiqué que la fin de Barkhane soulignait « les limites d’une opération militaire lorsqu’elle n’est pas lancée en appui d’une stratégie politique » ainsi que « l’utopie que représente l’idée d’une politique étrangère et de défense européenne ».

La cheffe du RN déplore également que la France n’ait « pas su exiger en contrepartie de l’engagement de ses armées, une réforme profonde des régimes à la tête (des) pays » africains concernés.

La candidate à l’Elysée prône « en tout état de cause » un retrait « progressif » des troupes françaises pour ne « pas aggraver la crise ». « Un retrait brutal serait d’une part une remise en cause de la crédibilité de la France vis-à-vis de ses alliés, et d’autre part un signal de faiblesse envoyé à des puissances qui avancent leurs pions dans cette zone » comme la Turquie et la Russie, fait valoir Marine Le Pen.

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