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en appel, Bardon plaide de nouveau « non coupable » aux assises du Nord

« Non coupable »: Willy Bardon, condamné en décembre 2019 à trente ans de réclusion criminelle pour l’enlèvement, le viol et la mort d’Elodie Kulik en 2002, a de nouveau clamé son innocence lundi à l’ouverture de son procès en appel devant la cour d’assises du Nord.

« Enfin! Willy Bardon est malheureux depuis sept ans, moi ça va faire vingt ans », s’est ému à l’entrée du tribunal le père de la victime, Jacky Kulik, brandissant un large portrait de sa fille. « J’espère qu’il aura au minimum la même (peine), voire davantage », a-t-il ajouté.

Dès le début de l’audience, la défense a demandé un renvoi, arguant que les trois avocats de l’accusé seraient dans l’impossibilité d’assister ensemble à la totalité des trois semaines de débats, appelés à plaider ailleurs.

Mais la Cour a décidé du maintien, compte tenu notamment des « nombreux » renvois de dossiers intervenus depuis le début de la crise sanitaire, et de « l’impérieuse nécessité » de juger M. Bardon « dans un délai raisonnable ».

La défense a ensuite réclamé sa remise en liberté pour la durée du procès, rapidement rejetée par la Cour.

Incarcéré après sa condamnation, M. Bardon avait vu sa troisième demande de remise en liberté acceptée en septembre 2020, mais avait été réincarcéré en mai après avoir violé son contrôle judiciaire, en entrant en contact avec un témoin.

Le procès de première instance avait été marqué, à Amiens, par la tentative de suicide de M. Bardon quelques secondes après l’énoncé du verdict, a rappelé la présidente Anne Cochaud-Doutreuwe, craignant qu’il ne « réitère son geste » en cas de libération conditionnelle.

Le quadragénaire, reconnu coupable de viol, enlèvement et séquestration suivis de mort, mais acquitté du chef de « meurtre », avait ingurgité un pesticide dissimulé dans sa poche. Il avait passé plusieurs jours à l’hôpital avant de faire appel, clamant toujours son innocence.

En chemise grise et crâne rasé dans le box lundi, l’accusé de 46 ans a de nouveau plaidé « non coupable ».

Le 11 janvier 2002, Elodie Kulik, 24 ans et directrice d’une agence bancaire, était retrouvée étranglée, dénudée et partiellement calcinée à Tertry (Somme), à six kilomètres de sa voiture accidentée en bordure d’une départementale.

Avant de mourir, elle avait appelé les secours, un enregistrement glaçant de 26 secondes considéré comme la pièce maîtresse du dossier, où ses hurlements se mêlent à au moins deux voix d’hommes.

L’enquête avait piétiné pendant dix ans avant qu’une nouvelle technique d’analyse ADN permette d’identifier un auteur présumé, Grégory Wiart. Mais cet homme, dont le sperme se trouvait sur la scène de crime, est décédé en 2003.

La justice s’était alors tournée vers son cercle d’amis. Willy Bardon, ancien plombier et tenancier de bar, est placé en garde à vue en 2013 avec sept proches. Plusieurs d’entre eux assurent alors reconnaître sa voix dans l’enregistrement de l’appel aux secours. Six proches le confirmeront lors du premier procès.

« Au XXIe siècle, on ne peut pas condamner un homme sur la base d’une pièce qui est inaudible », a réagi l’un des avocats de Bardon, Me Gabriel Dumenil. « Beaucoup d’autres éléments mènent à la culpabilité de M. Bardon », a réagi l’avocat des parties civiles Me Didier Seban, rappelant que « beaucoup de magistrats se sont déjà penchés sur le dossier et ont abouti à la même conclusion ».

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