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Jordan Bardella, le jeune premier du Rassemblement national

Souvent sanglé d’un costume bleu marine, tombant davantage la cravate, Jordan Bardella, tête de liste aux régionales en Ile-de-France, pourrait également devenir, à seulement 25 ans, le président par intérim du Rassemblement national pendant la campagne présidentielle de Marine Le Pen.

D’ascendance italienne, né à Drancy en Seine-Saint-Denis, le jeune homme élancé et à l’allure un peu raide n’a plus sa carte d’étudiant en géographie et se consacre désormais « 24h sur 24h » au parti, dont il a gravi rapidement les échelons jusqu’à devenir le premier vice-président, après avoir mené le RN à la victoire aux européennes en 2019.

« Avec la campagne européenne, j’ai le sentiment d’avoir pris 10 ans en 6 mois », admet le candidat, chez qui beaucoup au RN saluent la « maturité », et qui est en outre eurodéputé, conseiller régional sortant, et responsable de la jeunesse et de la communication du parti.

Vieux militant malgré son jeune âge, intéressé tôt par l’histoire et la politique il prend sa carte au FN à 16 ans, au lendemain d’un débat en 2012 entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Après avoir obtenu le bac ES mention « très bien » dans un lycée privé de Saint-Denis, il obtient une bourse au mérite et milite contre la disparition de ces récompenses, ce qui lui vaut sa première notoriété dans Le Parisien du 93.

– « Efficace » –

Il devient à 18 ans responsable de la fédération FN du département, dont il n’a de cesse de dénoncer « l’ensauvagement » et monte un collectif sur les banlieues, qui réunissent à ses yeux « tous les problèmes de la France puissance 10 ».

Il se souvient de ses amies entrées au collège « dans un état d’esprit parfaitement laïc » et qui ressortent du lycée « en portant le voile », des émeutes de 2005 en bas de chez lui, et de son « premier confinement » lors de l’assaut donné, tout près de son domicile, contre les terroristes du Bataclan.

Il n’est pas baptisé mais « assume l’héritage au moins culturel chrétien » de ses parents, qui se sont séparés quand il avait 2 ans. Il grandit chez sa mère. Elle travaille comme Atsem, à Saint-Denis, son père a une petite entreprise dans le Val d’Oise d’appareils pour boissons.

Elu conseiller régional d’Ile-de-France en 2015, il prend en 2018 la direction du mouvement des jeunes, qu’il rebaptise Génération nation (ex-FNJ), clin d’œil au mouvement radical dissous, Génération identitaire. Il intègre en 2017 l’équipe de la campagne présidentielle, recruté par Jean-Lin Lacapelle. Ce dernier salue un militant « talentueux, efficace et humain ».

Sa jeunesse « incarne le renouveau », fait valoir un autre cadre, en rappelant que le RN a toujours promu ses jeunes militants, parmi lesquels l’ancienne députée Marion Maréchal, qui n’exclut pas de revenir en politique et pourrait se retrouver un jour face au jeune Bardella.

Les critiques sont rares, sauf un cadre qui évoque son manque d’intérêt pour les dossiers européens.

– Famille –

Outre le fait d’être un pur « produit de la maison », Jordan Bardella a pour avantage de n’avoir pas été éclaboussé par les affaires, contrairement à d’autres responsables mis en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs au Parlement européen.

Pour l’Ile-de-France, il fait le « choix de la sécurité », même si ce n’est pas une compétence de la région, considérant que ce territoire est une « France en miniature ». A Mormant (Seine-et-Marne) le 12 juin, il préside un meeting sans Marine Le Pen, qui ressemble à une répétition générale d’un chef de parti, où il appelle à « relocaliser chez eux » les délinquants en situation irrégulière.

Pour la présidentielle, il assure qu’il aura « un rôle de premier plan » sans dire s’il s’agira de la présidence du parti, que convoite également un historique, le maire de Perpignan Louis Aliot.

Si Jordan Bardella accédait à la tête du RN, le parti ne serait plus, pour la première fois, dirigé par un Le Pen.

Mais il resterait dans la famille puisque Jordan Bardella vit en couple avec Nolwenn Olivier, fille de Marie-Caroline Le Pen, soeur aînée de Marine Le Pen, et de Philippe Olivier, conseiller spécial de la cheffe du RN. Il est de fait le neveu par alliance de Marine Le Pen.

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