Un duel haletant, et le début d’une razzia: la jeune Australienne Ariarne Titmus a chipé lundi l’or olympique du 400 m à la reine américaine Katie Ledecky, alors que la star du sprint Caeleb Dressel a empoché, dès son entrée en lice avec le relais 4×100 m américain, le premier des six titres qu’il vise à Tokyo.
Côté français, Marie Wattel a fini 6e (56.27) du 100 m papillon, remporté par la Canadienne Margaret MacNeil (55.59), estimant avoir « beaucoup appris » de sa première finale olympique, à 24 ans, en vue des JO-2024 de Paris.
« Aujourd’hui, j’ai envie de rêver, j’ai envie de croire que je peux faire 55 secondes. Sur mes chaussures de bassin, il y a Tokyo écrit d’un côté, et de l’autre, il y a Paris », explique la récente championne d’Europe de la distance.
Les sprinteurs du 4×100 m ont récupéré Florent Manaudou pour la première fois depuis l’argent décroché lors des JO-2016, mais ont eux aussi terminé sixièmes, loin des intouchables Américains.
« C’est mitigé, on veut toujours faire mieux, et la finale était vachement ouverte », constate Clément Mignon, alors que les Français tenaient encore la deuxième place à mi-distance.
Mais après la difficile transition qui a suivi les JO de Rio, « en quatre ou six mois, on a recréé une dynamique plus que correcte. Ça a mis plus de temps que prévu pour qu’il y ait une nouvelle vague, ce nouveau relais est à son balbutiement et ça ne peut qu’aller mieux », relativise le nageur de Marseille.
– Titmus en chasse –
Des quatre finales du matin, le sommet a été l’affrontement somptueux sur 400 m entre Ariarne Titmus, 20 ans, et Katie Ledecky, quintuple championne olympique à seulement 24 ans.
Moins bien partie, Titmus a sonné la révolte aux 250 m, recollant d’une accélération brutale avant de chatouiller le record du monde (3:56.46) pour s’imposer en 3:56.69, devant Ledecky (3:57.36) et la Chinoise Bingjie Li (4:01.08).
« Honnêtement, je m’attendais à être plus nerveuse », constatait l’Australienne après une accolade chaleureuse avec sa rivale américaine. « Je l’ai remerciée (…) Si je n’avais pas quelqu’un comme elle à chasser, clairement je ne nagerais pas comme ça ».
Déjà battue par Titmus lors des Mondiaux-2019 sur la même distance, Ledecky s’est consolée de sa première défaite dans une finale olympique en se réjouissant de son « meilleur temps depuis cinq ans » sur 400 m, assurant que « ça (la) booste en terme de confiance ».
La marathonienne des bassins a d’ailleurs remporté dans la soirée les séries du 200 m (1:55.28), Titmus se contentant du 3e chrono (1:55.88), puis celles du 1.500 m (15:35.35), distance qui fait ses débuts olympiques et dont elle est la grandissime favorite. Elle doit aussi disputer le 4×200 m et le 800 m.
– Dressel ouvre son compteur –
Venu à Tokyo avec un programme tout aussi copieux, son compatriote Caeleb Dressel s’est lui adjugé l’or dès son premier plongeon: ménagé en séries dimanche, il a remporté le relais 4×100 m en lançant Blake Pieroni, Bowen Becker et Zach Apple.
Déjà champions olympiques à Rio, les Américains se sont imposés en 3 min 8 sec 97, jamais inquiétés par les Italiens (3:10.11) et les Australiens (3:10.22).
Titré uniquement en relais aux JO-2016 et treize fois champion du monde depuis, Dressel vise encore les titres du 100 m, 100 m papillon et 50 m, et ceux des 4×100 m 4 nages et 4×100 m 4 nages mixte.
Le Britannique Adam Peaty, 26 ans, a de son côté remporté un deuxième titre olympique consécutif sur 100 m brasse, confirmant sa suprématie sur la distance.
En tête de bout en bout durant l’épreuve remportée en 57.37, Peaty a devancé le Néerlandais Arno Kamminga (58.00) et l’Italien Nicolo Martinenghi (58.33), pour le premier podium 100% européen de la natation cette année, signe de la singularité de la brasse.
« Il ne s’agit pas de savoir qui est le meilleur toute l’année, mais qui est le meilleur le jour même », a-t-il souligné auprès de la BBC, exténué et ému, remerciant sa compagne artiste et son petit garçon.
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