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manifestation monstre pour soutenir l’ex-président écroué Saakachvili

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté jeudi en Géorgie pour réclamer la libération de l’ex-président Mikheïl Saakachvili, incarcéré depuis son retour d’exil début octobre et en grève de la faim.

Ce pays du Caucase, qui a connu une histoire mouvementée depuis son indépendance en 1991 après l’effondrement de l’Union soviétique, est plongé dans une profonde crise politique depuis des élections législatives controversées l’an dernier.

Président de la Géorgie entre 2004 et 2013, Mikheïl Saakachvili, 53 ans, a été arrêté le 1er octobre à son retour d’un exil de huit ans afin de purger une peine de six ans de prison pour « abus de pouvoir » prononcée par contumace en 2018.

Le flamboyant ex-président, désormais chef de file de l’opposition, rejette cette condamnation qu’il juge politique et dit avoir commencé une grève de la faim pour protester. Des médecins ont exprimé leur préoccupation sur son état de santé.

Au moins 50.000 personnes se sont rassemblées jeudi sur la Place de la Liberté et l’avenue Roustaveli, dans le centre de la capitale Tbilissi, scandant le nom de M. Saakachvili et agitant des drapeaux de la Géorgie, selon une estimation d’un correspondant de l’AFP.

« Libérez Saakachvili ! », « Non à la persécution politique ! », pouvait-on lire sur les banderoles brandies par les manifestants.

Cet emprisonnement « est une grande injustice », a déclaré à l’AFP l’une des manifestants, Kato Topuridze, une avocate âgée de 28 ans. « Il faut le libérer sans délai ».

« Nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir obtenu sa libération », a renchéri Gela Chkheidze, un autre manifestant âgé de 53 ans.

Dans un message lu aux manifestants par son avocat, M. Saakachvili a appelé à faire de son pays « un phare de la démocratie » et à « sauver la Géorgie grâce à l’unité et la réconciliation nationales ».

– Crise électorale –

Mercredi, plus de 70.000 personnes avaient signé une pétition en ligne exigeant la remise en liberté de M. Saakachvili. Des slogans en ce sens ont par ailleurs été inscrits sur de nombreux bâtiments et trottoirs à travers le pays.

Son emprisonnement s’inscrit dans le cadre de la crise politique qui secoue la Géorgie depuis les dernières législatives, remportées de peu en octobre 2020 par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, fondé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, le grand rival de M. Saakachvili.

L’ancien président, une personnalité charismatique autant adulée que critiquée, était rentré secrètement en Géorgie il y a deux semaines, à la veille d’élections municipales cruciales pour le pouvoir.

Le scrutin a finalement été remporté par le parti au pouvoir avec 46,7% des voix, contre 30,6% au Mouvement national uni (MNU) de M. Saakachvili. Les divers partis d’opposition ont cependant rassemblé ensemble 53% des voix et dénoncé des fraudes massives.

Dans les principales villes, dont Tbilissi, des seconds tours auront lieu le 30 octobre entre des candidats du pouvoir et du MNU.

Signe de l’inquiétude suscitée par l’arrestation de M. Saakachvili, les Etats-Unis ont appelé la semaine dernière Tbilissi à s’assurer que l’opposant « bénéficie d’un traitement équitable, conformément au droit géorgien et aux engagements internationaux de la Géorgie en matière de droits humains ».

M. Saakachvili a été déchu de sa nationalité géorgienne et possède un passeport ukrainien depuis 2016. Avant de regagner son pays natal, il a vécu plusieurs années en Ukraine où il s’est vu confier des fonctions officielles.

La semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait réclamé que M. Saakachvili puisse retourner en Ukraine.

Mais le gouvernement géorgien a jusqu’à présent affiché sa fermeté à cet égard.

Jeudi, le Premier ministre Irakli Garibachvili a ainsi accusé « le détenu Saakachvili » de chercher à « déstabiliser et agiter le pays ».

La semaine dernière, M. Garibachvili avait provoqué l’indignation des partisans de M. Saakachvili en sommant l’ex-président de « bien se tenir » en prison, « sinon nous enclencherons de nouvelles poursuites » contre lui.

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