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Le Tunisien Saied révoque le passeport de son prédécesseur suite à la demande française

Le président tunisien Kais Saied a appelé jeudi l’un de ses prédécesseurs, Moncef Marzouki, un ennemi du pays et a retiré son passeport diplomatique après avoir exigé que la France mette fin à son soutien à la Tunisie sous sa direction.

Saied subit de fortes pressions internationales, en particulier de la part des puissances occidentales, pour annoncer une feuille de route claire pour un retour à la politique constitutionnelle après avoir saisi un large éventail de pouvoirs en juillet. Il a dévoilé un nouveau gouvernement lundi mais n’a donné aucune indication qu’il était prêt à abandonner le contrôle.

« Certains sont allés à l’étranger pour saper les intérêts de la Tunisie », a déclaré Saied, selon l’Associated Press (AP), faisant référence à Marzouki qui a été président de 2011 à 2014. Il y a quelques jours, Marzouki a participé à une manifestation à Paris, au cours de laquelle il avait exhorté les décideurs français « à ne pas cautionner un système totalitaire » et appelé les autorités françaises « à ne pas aider le régime dictatorial en Tunisie ».

Saied a demandé jeudi au ministre de la Justice d’ouvrir une enquête sur les allégations selon lesquelles Marzouki aurait comploté contre la sécurité de l’État.

« Je vais retirer son passeport diplomatique car il fait partie des ennemis de la Tunisie », a déclaré Saied, faisant référence à Marzouki. Selon Reuters, il a rejeté l’implication occidentale, affirmant que c’était l’affaire des Tunisiens, ajoutant : « Nous ne permettrons à personne d’intervenir ».

Un communiqué présidentiel a indiqué qu’il avait informé l’ambassadeur américain Donald Blome du « mécontentement » de la Tunisie que la commission des affaires étrangères de la Chambre des députés devait discuter de la Tunisie lors d’une audition intitulée « Examiner l’état de la démocratie et les prochaines étapes de la politique américaine ».

Les États-Unis sont importants pour la Tunisie depuis sa révolution de 2011 en fournissant une assistance en matière de sécurité et en travaillant avec d’autres grands donateurs pour soutenir les finances publiques. Avec d’autres membres du groupe des économies avancées du G-7, dont la France, il a exhorté Saied à revenir à un ordre constitutionnel dans lequel un parlement élu joue un rôle important.

Des milliers de personnes ont manifesté à Tunis la semaine dernière contre la prise du pouvoir presque total par Saied, faisant craindre de nouveaux troubles. Son intervention a fait suite à des années de stagnation économique et de paralysie politique, mais elle a remis en cause les acquis démocratiques réalisés par les Tunisiens lors de la révolution qui a déclenché les soulèvements du printemps arabe.

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