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frappes meurtrières sur la capitale du Tigré, le gouvernement dément

L’Ethiopie a mené lundi selon des sources concordantes des frappes meurtrières sur Mekele, la capitale du Tigré en guerre, mais le gouvernement a nié ces informations qualifiées de « mensonge total ».

Ces frappes aériennes, qui ont fait trois morts selon un premier bilan hospitalier, marquent le premier bombardement connu de la capitale du Tigré depuis le début du conflit dans cette région septentrionale il y a presque un an.

Après des mois de tensions croissantes avec les autorités régionales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale au Tigré (Nord) le 4 novembre 2020 pour les en chasser.

Les forces fédérales avaient rapidement pris le contrôle de la majeure partie de la région, dont celle de Mekele, le 28 novembre. Mais fin juin, le TPLF a repris l’essentiel du Tigré puis a poursuivi son offensive dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar afin de mettre fin à ce qu’il qualifie de blocus humanitaire.

Les frappes aériennes touchaient lundi, selon des sources humanitaires et diplomatiques, l’intérieur et l’extérieur de Mekele.

Un responsable de l’hôpital Ayder, principal établissement de santé de la ville, Hayelom Kebede, a fait état de « trois morts » selon un premier bilan et de l’afflux de « nombreuses victimes ».

Depuis environ deux semaines, des sources rapportaient les signes d’une offensive d’Addis Abeba, susceptible de constituer une nouvelle phase de ce conflit qui a plongé des centaines de milliers de personnes dans la famine selon l’ONU.

« Une frappe aérienne (touche) maintenant Mekele », a déclaré via SMS à l’AFP un responsable humanitaire s’exprimant sous couvert d’anonymat. Ces attaques ont été confirmées par une deuxième source humanitaire et deux diplomates.

La première frappe a eu lieu dans la matinée à la périphérie de la ville près d’une usine de ciment, ont indiqué ces sources.

La deuxième a eu lieu en milieu de journée dans le centre-ville, près de l’hôtel Planet – par le passé souvent utilisé par les responsables du TPLF.

Depuis le début du conflit, des frappes aériennes ont été signalées dans la région mais pas à l’intérieur de Mekele.

Getachew Reda, porte-parole du TPLF, a déclaré sur Twitter que les forces fédérales avaient visé « des civils à l’intérieur et à l’extérieur de Mekele ».

« Le lundi est jour de marché à Mekele et l’intentionnalité est claire », a-t-écrit.

Contacté par l’AFP, un responsable de la communication du gouvernement a démenti ces informations.

« Il n’y a aucune raison, ou projet, de viser des civils à Mekele, qui fait partie de l’Ethiopie, et où vivent nos propres citoyens. C’est un mensonge total », a déclaré à l’AFP Legesse Tulu, directeur du service de communication du gouvernement.

– « Briser le siège » –

Ces informations ne pouvaient être vérifiées de manière indépendante dans l’immédiat et des responsables éthiopiens contactés par l’AFP n’étaient pas joignables dans l’immédiat.

En septembre, le gouvernement a affirmé que les rebelles avaient subi de « lourdes pertes » et été « mis en déroute » dans la région Afar. De son côté, le TPLF affirmait avoir simplement retiré des troupes de la région afin de les redéployer sur d’autres fronts, dont l’Amhara.

La semaine dernière, les combats ont repris en Afar et, lundi, le TPLF semblait avancer vers la ville amhara de Dessie, où des dizaines de milliers de personnes se sont réfugiées depuis juillet.

Un résident de Dessie a déclaré à l’AFP que la ville était « submergée » de déplacés en provenance de Wuchale, une localité plus au nord.

Au cours du week-end, M. Getachew a affirmé que les forces rebelles avaient pris Wuchale ainsi que des zones alentours, et réaffirmé qu’elles marcheraient si nécessaire jusqu’à Addis Abeba.

« Si c’est ce qu’il faut faire pour briser le siège du Tigré, pourquoi pas ? », a-t-il dit à l’AFP dans un SMS.

Les responsables gouvernementaux et militaires éthiopiens n’ont jusqu’à présent que peu commenté la récente intensification des combats. Cependant, un responsable militaire de l’Amhara a nié lundi auprès de l’AFP que Wuchale soit sous contrôle du TPLF.

La guerre a tendu les relations entre l’Ethiopie et ses partenaires occidentaux, notamment les Etats-Unis, un allié historique.

La semaine dernière, Etats-Unis, France, Allemagne et Royaume-Uni ont appelé les belligérants à « cesser immédiatement les exactions et à entamer des négociations pour un cessez-le-feu. »

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