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Blinken en Amérique du Sud, loue la « démocratie » en Equateur

Pour la première étape de sa tournée sud-américaine, le chef de la diplomatie des Etats-Unis Antony Blinken a loué mardi à Quito « la démocratie » équatorienne, assurant avoir reçu des garanties de respect des libertés au lendemain de l’instauration de l’état d’exception contre le trafic de drogue qui gangrène ce pays.

En Equateur, puis en Colombie mercredi et jeudi, M. Blinken entend appuyer ces deux pays considérés par Washington comme des exemples « d’engagements démocratiques », à un moment de tensions renouvelées avec le Venezuela chaviste.

« Nous apprécions beaucoup le fait que vous démontriez de manière convaincante que la démocratie peut donner des résultats concrets (…) », s’est félicité M. Blinken en rencontrant le président équatorien Guillermo Lasso au Palais Carondelet de Quito.

– Trompettes –

Pour sa première tournée sud-américaine, le plus haut diplomate américain y a été accueilli en grande pompe par les trompettes des gardes en uniformes bleu, a constaté l’AFP.

« Nous applaudissons le travail que vous faites pour lutter contre la corruption, pour poursuivre des réformes qui profitent équitablement à toute la population équatorienne, et le travail que nous faisons ensemble pour lutter contre le narcotrafic et pour préserver notre environnement et notre climat », a loué le Secrétaire d’Etat américain.

« Plus que jamais, l’Équateur partage aujourd’hui les valeurs qui ont guidé les États-Unis vers la prospérité depuis leur fondation », lui a répondu M. Lasso.

Après les relations très difficiles avec le président de gauche Rafael Correa (2007-2017), puis légèrement réchauffées avec son successeur Lenin Moreno (2017-2021), l’élection surprise en mai de cet ex-banquier conservateur a ouvert la voie à un rapprochement marqué entre les deux pays.

La visite du chef de la diplomatie américaine intervient moins de 24 heures après la proclamation par le président de l’état d’exception pour lutter contre l’insécurité et le narcotrafic dans le pays. Cette annonce s’inscrit opportunément dans l’agenda de Washington, dont l’une des traditionnelles priorités est la lutte contre le trafic de drogue sur le continent américain.

Le président Lasso s’est engagé à respecter les valeurs « démocratiques » pendant cet état d’exception, a assuré le secrétaire d’État américain, à l’issue de leurs entretiens.

Les opérations doivent être « très ciblées dans ce qu’elles cherchent à atteindre et d’une durée limitée et, bien sûr, suivre et se dérouler d’une manière qui respecte les valeurs démocratiques », a souligné M. Blinken aux journalistes.

Mardi, des militaires étaient visibles dans les rues de la ville de Guayaquil (sud-ouest), où ils procédaient à des fouilles et des vérifications d’identité, mais aucun déploiement particulier n’était signalé à Quito.

Situé entre la Colombie et le Pérou – les principaux producteurs mondiaux de cocaïne – l’Equateur est un territoire où est stockée puis transite la drogue, vers les Etats-Unis notamment.

L’état d’exception prévoit la mobilisation dans les rues des militaires pour lutter contre l’insécurité pour au moins 60 jours, à un moment où le pays connaît un mouvement de protestation sociale contre la hausse du prix des carburants.

– Retrouver la « relation spéciale » –

Sur ces thématiques des droits humains et de la sécurité, l’Equateur est également confronté à une grave crise carcérale, avec des affrontements récurrents entre gangs de narco-trafiquants dans les prisons, dont les derniers en date ont fait 119 morts fin septembre à Guayaquil.

M. Blinken se rendra jeudi en Colombie, deuxième étape de sa tournée. Bogota est le traditionnel allié des Etats-Unis dans la région depuis des décennies, notamment face à « la dictature » de Nicolas Maduro au Venezuela.

Après l’indifférence marquée de l’ère Trump, Washington et le président conservateur Ivan Duque ont « la volonté de retrouver leur coopération et leur compréhension » d’antan, mais « reste à savoir si les deux gouvernements parviendront à rétablir leur relation spéciale », a résumé mardi la presse colombienne.

M. Duque a été critiqué dans les rangs des démocrates pour sa gestion d’un vaste mouvement de protestation sociale au printemps 2021, marquée par une forte répression policière et des dizaines de morts.

Le gouvernement colombien conserve cependant largement le soutien de l’administration Biden, dont l’une des priorités a été ces dernières semaines la gestion de l’afflux de migrants, très majoritairement Haïtiens, de toute l’Amérique du sud vers l’Amérique centrale, en direction des Etats-Unis.

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