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L’électorat Zemmour à cheval sur le vote populaire LR et le vote bourgeois RN

Les électeurs susceptibles de voter pour Eric Zemmour à la présidentielle se partagent entre les catégories populaires de la droite LR et bourgeoises du RN, mais sont davantage motivés par l’immigration que par le pouvoir d’achat, selon l’Ifop.

L’électorat Zemmour, est « un électorat attrape-tout », résume Frédéric Dabi, directeur de l’institut de sondage, qui a interrogé plus de 5.000 personnes pour la Licra et la revue Le Droit de vivre.

Le polémiste d’extrême droite, qui n’a pas encore annoncé ses intentions pour 2022 mais tutoie dans les sondages le second tour, recueille « à peu près autant de voix chez les ouvriers (14%) que chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (16%), de même qu’il obtient à peu près le même score chez les détenteurs d’un 2e cycle (14%) que chez les électeurs n’ayant pas le baccalauréat (16%) », a relevé l’institut.

Cet électorat se nourrit à la fois auprès de « la frange la plus +populaire+ de l’électorat de la droite classique » qui avait voté Francois Fillon en 2017 et de « la fraction la plus aisée des anciens électeurs lepénistes ».

Si Eric Zemmour capte un quart des anciens électeurs de François Fillon (24%), il attire davantage ceux des catégories populaires (29%) que des cadres et professions intellectuelles supérieures (23%).

En revanche, l’ex-présidente du RN parvient à conserver l’essentiel de son électorat populaire (74% du vote ouvrier, 71% du vote employé), quand le polémiste attire deux fois plus de lepénistes CSP+ (36%) que de lepénistes ouvriers (18%).

L’électorat Zemmour est moins homogène sur les thématiques: il se montre beaucoup plus polarisé par la sécurité et l’immigration que par la lutte contre le chômage ou le pouvoir d’achat.

Il est aussi plus clivé sur le genre (19% des hommes et 13% des femmes ont l’intention de voter pour lui, quand 14% des hommes et 20% des femmes veulent voter pour Marine Le Pen), alors que la moindre propension des femmes à voter pour les formations d’extrême-droite par rapport aux hommes avait disparu du vote Le Pen en 2017.

L’Ifop explique plus généralement l’ascension du polémiste dans les sondages par « sa capacité à occuper l’espace libéré par l’absence de leadership affectant les électeurs LR » mais aussi par les électeurs RN « qui, rejetant le recentrage opéré par Marine Le Pen, peuvent voir dans l’essayiste un moyen de remplacer (leur) dirigeante ».

L’Ifop observe aussi que le camp de la droite « nationale-populiste » (Zemmour, Le Pen, Dupont-Aignan) attire désormais un électeur sur trois, venus du RN mais aussi de la droite classique, au vu du « bond de voix observé chez les cadres (+12 points) les diplômés du supérieur (+10), les ruraux (+16) ou les catholiques pratiquants (+11) » par rapport à 2017.

Enquête réalisée en ligne du 9 au 13 octobre, auprès d’un échantillon de 4.503 électeurs extrait d’un échantillon de 5.025 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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