Le procès en appel de l’opposant rwandais Paul Rusesabagina, ancien hôtelier rendu célèbre par le film « Hôtel Rwanda », se poursuivra malgré le refus de comparaître de l’accusé, condamné en première instance à 25 ans de prison pour « terrorisme », a annoncé mardi le tribunal.
Les audiences reprendront le 20 janvier, a précisé le juge François Régis Rukundakuvuga qui dirige le procès à Kigali de M. Rusesabagina et de ses 20 co-accusés.
M. Rusesabagina « a été informé de l’audience de l’appel, qui lui a été notifiée de façon conforme à la loi », a déclaré le magistrat, ajoutant que le procès se poursuivrait malgré son absence.
L’ancien directeur de l’hôtel Mille Collines de Kigali était absent lundi à l’ouverture de son procès en appel.
Connu pour être un féroce opposant au président rwandais Paul Kagame, Paul Rusesabagina a été condamné en septembre à 25 ans de prison pour « avoir fondé et appartenir » au Front de libération nationale (FLN), groupe armé accusé d’avoir mené des attaques meurtrières au Rwanda en 2018 et 2019.
Le Parquet, qui avait requis la prison à perpétuité, avait fait appel, souhaitant voir sa peine alourdie. Il a également fait appel des peines – de trois à 20 ans de prison – prononcées contre ses 20 co-accusés.
La famille de M. Rusesabagina avait récemment annoncé qu’il ne comparaîtrait pas et « ne participera pas à la mise en scène de l’appel d’un prisonnier politique ». Cet appel « continue de montrer qu’il ne s’agit pas d’un processus légal, mais plutôt d’un processus politique », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
L’accusé et ses avocats avaient déjà boycotté la majorité des audiences de première instance, dénonçant un procès « politique » ainsi que des mauvais traitements en détention.
Paul Rusesabagina, 67 ans, a été rendu célèbre par le film « Hotel Rwanda » sorti en 2004 et qui raconte comment ce Hutu modéré a sauvé plus de 1.000 personnes durant le génocide de 1994 au Rwanda, au cours duquel 800.000 personnes ont été tuées, selon l’Onu, principalement issues de la minorité tutsi.
Il a ensuite utilisé sa renommée pour s’opposer à Paul Kagame qu’il accuse d’autoritarisme et d’alimenter un sentiment anti-Hutu.
Il vivait depuis 1996 en exil aux Etats-Unis et en Belgique, avant d’être arrêté à Kigali en 2020 dans des circonstances troubles, à la descente d’un avion qu’il pensait à destination du Burundi.
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