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Pécresse cajole le centre après l’aile droite

Après avoir choyé son aile droite, Valérie Pécresse a donné samedi des gages au centre également convoité par la macronie, la candidate LR promettant « un programme de puissantes réformes » sans lâcher sur le régalien.

A moins de trois mois de la présidentielle, la candidate LR a successivement reçu l’investiture des Centristes puis de l’UDI, deux petites formations de centre-droit qui réunissaient chacune leur conseil national samedi.

« Mon projet est de droite, il est de rupture, mais il est 100% compatible avec vos valeurs », a lancé la candidate devant les Centristes.

« La famille de la droite et du centre est prête à aller bâtir l’alternance » et « nous sommes ici pour incarner une troisième voie entre l’immobilisme et la démagogie », a-t-elle ajouté devant l’UDI.

« Avec vous je sens s’élargir la droite et c’est important de se rassembler »: l’électorat centriste est important pour la candidate LR, qui a beaucoup cajolé son aile droite depuis le début de sa campagne avec des propositions très fermes sur le régalien et une rhétorique -« charters », « Kärcher »- aux allures de marqueurs.

Sa première visite de candidate, en décembre, avait été pour Éric Ciotti. Vendredi encore, elle était chez Laurent Wauquiez.

« Elle a sécurisé » l’aile droite, estime le politologue Philippe Moreau Chevrolet. S’adresser ensuite au centre s’inscrit dans « une stratégie de petits cailloux, qui peut marcher face à un gouvernement ressenti comme anxiogène, désorganisé », ajoute-t-il.

Mais pour cela « il faudra qu’elle réussisse à donner un coup de collier en fin de campagne », selon lui.

Son ton martial sur le régalien risque-t-il de dissuader les centristes ? « Ceux qui cherchent à nous opposer ne nous connaissent pas », a assuré le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, qui l’avait pourtant mise en garde contre un « piège » à s’enfermer sur sa seule famille de droite.

« Je n’ai aucun problème avec le fait que l’État doive rétablir l’ordre, car c’est la meilleure façon de protéger les plus faibles », a-t-il affirmé samedi.

– « Athena » –

« Quand on est de centre-droit on est libéral, on est attaché aux libertés individuelles, mais on est aussi pour un État fort sur ses missions régaliennes », a de son côté affirmé Hervé Morin, qui est déjà son conseiller de campagne sur l’économie.

Samedi Valérie Pécresse a savamment dosé les propositions, défendant un « projet de liberté et d’autorité », de « fierté française retrouvée dans une belle Europe », en louant les valeurs centristes dans lesquelles elle se « reconnaît ».

« L’Europe, la solidarité, la liberté, la décentralisation » mais aussi « ouvert sur la société, ses évolutions » telles que « l’égalité entre tous quelle que soit leur couleur ou leur origine, l’égalité femmes-hommes », a-t-elle égrené.

Elle a aussi promis de « remettre de l’ordre dans les comptes » avec un programme de « puissantes réformes » sur les retraites, l’assurance chômage ou la décentralisation.

Auditionnée par l’UDI, elle a plaidé pour la « souveraineté agricole », le nucléaire comme « énergie à part entière de la stratégie zéro carbone 2015 », un « plan Marshall européen » pour l’Afrique…

« Valérie Pécresse se présente officiellement comme la candidate du centre », a raillé sur Twitter Guillaume Peltier, ex-numéro 2 de LR passé chez Reconquête, et pour qui « le seul candidat de la droite, c’est Éric Zemmour ».

La stratégie peut-elle fonctionner ? Pour M. Moreau-Chevrolet, « si les sondages font monter Zemmour et canalisent la droite extrême autour de lui, Valérie Pécresse pourra jouer une carte forte en étant simplement là, structurée et présente ». Mais cela risque de ne pas suffire selon lui: « La faiblesse de sa campagne depuis le début est qu’elle n’a pas de personnage ni de récit ».

Dans cette conquête de l’électorat centriste, l’ancienne ministre sarkozyste a durement taclé le « cynisme » et le « mépris » d’Emmanuel Macron, son « autosatisfaction permanente » et sa « cécité ».

Comme en écho, Hervé Morin a raillé un président « qui a fracturé le pays », tandis que Jean-Christophe Lagarde le qualifiait de « zig-zag », « ambitieux » et « qui n’aime que les godillots ».

« A Jupiter qui détruit par la foudre, nous préférons Athéna qui construit par la force et par l’amour », a conclu M. Lagarde.

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