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une campagne dans un trou d’air

Entre actualité judiciaire, déplacement chahuté et ressac dans les sondages, la campagne présidentielle d’Éric Zemmour traverse une zone de turbulences, que son camp relativise en mettant en avant les nouveaux ralliés venus du RN, dont celui à venir de l’eurodéputé Gilbert Collard.

Le candidat d’extrême droite a entamé vendredi un déplacement dans les Alpes-Maritimes, à Menton et Antibes, avant un meeting samedi à Cannes, où il espère réunir 4.000 personnes au Palais des Victoires. Et exhiber sa nouvelle recrue, Gilbert Collard.

« Demain je vais me baigner à la rivière (…) Rubicon », a annoncé l’ex-avocat vendredi sur Facebook, avant que l’entourage de M. Zemmour confirme son ralliement.

Dans l’après-midi, le candidat a visité le poste-frontière de Menton-Saint-Louis.

Une centaine de manifestants ont protesté contre sa venue, dont Cédric Herrou, l’agriculteur poursuivi –puis relaxé en mars– pour avoir convoyé des migrants venus d’Italie et organisé un camp d’accueil en 2016 dans la vallée de la Roya.

Eric Zemmour y a fustigé les associations d’aide aux migrants, qui seront « traitées comme des ennemis » s’il est élu, car elles agissent » contre la survie de la France. Cédric Herrou devrait être en prison », a-t-il estimé.

Débauchées chez sa rivale Marine Le Pen (RN), ses deux nouvelles recrues l’entouraient: l’eurodéputé Jérôme Rivière et l’ancien identitaire Damien Rieu, qui assure que le RN « stagne » et « régresse », alors que « Zemmour est une fusée, avec une dynamique et des ralliements ».

Côté sondages, Éric Zemmour est pourtant en recul. A 80 jours du premier tour, il obtient autour de 12 à 14% des intentions de vote, paraissant décroché de Valérie Pécresse (LR) et de Marine Le Pen (autour de 17 et 18%) et loin d’Emmanuel Macron (LREM, 24-25%).

« En ce moment, c’est Macron qui réussit son coup » en « instrumentalisant » la crise sanitaire, considère son entourage, qui pense que tout peut changer « le jour où ça redescend côté Covid… ».

A Cannes, Éric Zemmour compte s’exprimer sur le « scandale des squats » après plusieurs affaires fortement médiatisées dans la région.

Ce voyage suit huit jours difficiles pour l’ancien polémiste, inaugurés par la bronca provoquée par ses propos contre « l’obsession de l’inclusion » des élèves handicapés à l’école.

Le candidat Reconquête! a passé la semaine à nuancer sa sortie, plaidant pour trouver des solutions adaptées à chaque enfant, milieu scolaire classique ou établissements spécialisés.

Sur le front judiciaire, il a fait appel d’une condamnation lundi à 10.000 euros d’amende pour provocation à la haine, après des propos sur les mineurs migrants isolés en 2020 sur CNews.

– « Le coup de François Fillon » –

Puis jeudi, la cour d’appel de Paris a rejeté sa demande de renvoi dans un autre procès, pour contestation de crime contre l’humanité, après avoir soutenu en 2019 sur CNews que le maréchal Pétain avait « sauvé » des juifs français.

La décision de la Cour ne sera toutefois rendue qu’après la présidentielle. Le tribunal l’avait relaxé en première instance, estimant les propos prononcés « à brûle-pourpoint lors d’un débat sur la guerre en Syrie ».

« Je maintiens toujours mes propos et je sais que j’ai raison historiquement », a déclaré Eric Zemmour à Nice-Matin.

« La justice est instrumentalisée. (…) On veut me refaire le coup de François Fillon. On veut voler l’élection aux Français et on veut utiliser la justice pour ostraciser un des principaux candidats à l’élection présidentielle », a-t-il affirmé.

Mercredi, le candidat avait choisi Calais et le site venteux de l’ancienne « jungle » pour donner sa vision de l’Europe, fustiger « l’invasion migratoire » et répondre à distance à l’intervention d’Emmanuel Macron devant le Parlement européen.

Mais son déplacement s’est conclu dans la précipitation dans la ville voisine de Marck. Une trentaine de militants associatifs et antifascistes ont manifesté devant le bistrot où il échangeait avec « des représentants » de policiers.

Sorti par une porte dérobée, avant de rentrer à Paris, le candidat a accusé la presse de « collusion », en transmettant les lieux de rendez-vous calaisiens à « des militants d’extrême gauche » pour perturber sa visite. Son entourage affirme avoir déposé plainte contre « un journaliste identifié ».

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