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Malgré de sévères revers électoraux, Boris Johnson déterminé à « continuer »

Deux défaites à des législatives partielles — l’une dans une zone tenue depuis plus d’un siècle par les conservateurs — ont érodé encore davantage l’autorité du Premier ministre britannique Boris Johnson, qui exclut de démissionner.

La perte des circonscriptions Tiverton et Honiton, au sud-ouest de l’Angleterre, et de Wakefield, dans le nord, a porté un nouveau coup à la confiance de la majorité conservatrice en son dirigeant pour la maintenir au pouvoir. Elle a aussi causé la démission du loyal président de son parti, premier départ du « cabinet » réunissant les principaux ministres depuis qu’a éclaté le scandale du « partygate », ces fêtes arrosées à Downing Street pendant les confinements.

Reconnaissant des résultats « difficiles », Boris Johnson a promis vendredi d' »écouter » les électeurs mais s’est montré déterminé à « continuer » son travail à la tête du gouvernement.

« Nous devons reconnaître que nous devons faire plus et nous le ferons, nous continuerons, en répondant aux préoccupations des gens », a déclaré le Premier ministre depuis le Rwanda, où il se trouve pour un sommet du Commonwealth, suivi de sommets du G7 et de l’Otan qui vont le garder loin de Londres pendant encore une semaine.

Dans un cinglant revers pour le parti au pouvoir, les libéraux-démocrates centristes ont conquis confortablement leur bastion de Tiverton et Honiton.

Le Labour, principale formation d’opposition, a de son côté récupéré Wakefield, un fief traditionnellement travailliste ravi par les Tories lors de leur triomphe de décembre 2019.

Ces humiliantes défaites « sont les dernières d’une série de très mauvais résultats pour notre parti », a écrit le président du Parti conservateur, Oliver Dowden dans une lettre à Boris Johnson lui annonçant sa démission.

« Nous ne pouvons pas continuer comme si de rien n’était », « quelqu’un doit prendre ses responsabilités », a poursuivi M. Dowden, dans une pique au chef du gouvernement. Un désaveu venant d’un ministre sans portefeuille qui figurait jusqu’alors parmi les plus loyaux.

Les votes ont eu lieu jeudi après deux démissions d’anciens députés conservateurs tombés en disgrâce ces derniers mois: l’un condamné pour l’agression sexuelles d’un adolescent, l’autre pour avoir regardé de la pornographie sur son téléphone au Parlement.

Deux semaines après avoir survécu sans éclat à un vote de défiance dans le sillage du « partygate » ces résultats risquent d’accentuer encore davantage le climat de défiance au sein de la majorité, à un moment où l’inflation (plus de 9%) provoque de plus en plus de mouvements sociaux (trains, transport aérien, avocats…).

L’ancien leader du Parti conservateur Michael Howard a estimé que Boris Johnson devrait démissionner. « Le parti, et plus important encore le pays, se porteraient mieux sous une nouvelle direction », a-t-il déclaré à la BBC.

– « Déconnectés » –

Côté opposition, les deux députés nouvellement élus l’ont également exhorté à démissionner, affirmant que les Britanniques n’ont plus confiance en lui.

Le chef de l’opposition Keir Starmer, qui espère remplacer M. Johnson au poste de Premier ministre après les prochaines législatives prévues en 2024, a estimé que les conservateurs étaient « déconnectés, à court d’idées », ajoutant que « s’ils avaient la moindre décence, ils partiraient ».

« Il est temps que les députés conservateurs fassent enfin ce qu’il faut et le renvoient », a renchéri le dirigeant des libéraux-démocrates, Ed Davey, à propos de Boris Johnson.

Le Premier ministre lutte depuis des mois pour sa survie politique après une série de controverses. Avant même que le « partygate » n’éclate en décembre dernier, l’architecte du Brexit, âgé de 58 ans, a perdu deux sièges autrefois sûrs lors d’élections partielles l’année dernière. Il a ensuite obtenu un score lamentable lors des élections locales de mai.

Quelques semaines plus tard, des dizaines de députés conservateurs ont déclenché un vote de défiance à l’encontre de M. Johnson, et plus de 40% d’entre eux ont tourné le dos à leur chef de file en difficulté.

Le contexte lui est peu favorable, avec une inflation au plus haut depuis 40 ans à l’origine d’une grève massive des cheminots, et l’échec récent d’une tentative controversée d’expulser des migrants vers le Rwanda.

Mais les conservateurs manquent d’un successeur évident se détachant, ce qui fait hésiter une partie de la majorité à évincer son leader, longtemps très aimé du public mais désormais très impopulaire.

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