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Lula a voté et veut que le Brésil « revienne à la normalité »

L’ex-président de gauche Lula, favori de la présidentielle, a voté tôt dimanche au premier tour, souhaitant voir le Brésil « revenir à la normalité » après quatre ans de mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Les 156 millions d’électeurs brésiliens ont commencé à voter pour une présidentielle sous tension que Luiz Inacio Lula da Silva espère remporter dès ce premier tour contre le président Bolsonaro, qui pourrait contester le résultat.

Lula, 76 ans, vêtu d’un costume marine, a voté à Sao Bernardo do Campo, une banlieue ouvrière de Sao Paulo. « Nous ne voulons plus de haine, de discorde. Nous voulons un pays en paix » a-t-il dit en référence aux fractures du pays.

Votant peu après à Rio de Janeiro, Bolsonaro, 67 ans, vêtu du maillot jaune et vert de l’équipe nationale de football sous lequel il portait un gilet pare-balle, a encore laissé planer le doute sur une éventuelle contestation du résultat.

« Si les élections sont propres, aucun problème. Que le meilleur gagne! », a déclaré le chef de l’Etat, qui a multiplié les critiques envers le système d’urnes électroniques.

Dans le dernier sondage de Datafolha samedi soir, Lula obtient 50% des votes valides contre 36% à Bolsonaro.

Des files d’attente commençaient à se former devant les bureaux de vote, avec des électeurs souvent vêtus des couleurs nationales jaunes et vertes adoptées par les bolsonaristes, ou du rouge des lulistes.

« Je suis chrétienne, je ne vote que pour les candidats qui sont d’accord avec ce qui est écrit dans la Bible, alors je vote Bolsonaro », dit Aldeyze dos Santos, 40 ans, une femme au foyer interrogée par l’AFP à Brasilia.

Mais à Rio de Janeiro, Kaia Ferrari, une psychologue retraitée de 67 ans, lance, laconique : « je déteste Bolsonaro ».

– « En finir » –

Pour cette élection cruciale pour l’avenir de la jeune démocratie au Brésil, le choc au sommet Lula-Bolsonaro, a relégué les neuf autres candidats au rang de figurants.

« La question est de savoir s’il y aura un deuxième tour ou non, et c’est impossible à prédire », déclare à l’AFP Adriano Laureno, analyste chez les consultants Prospectiva.

Une victoire de Lula, qui a marqué la vie politique brésilienne depuis un demi-siècle et concourt à sa sixième présidentielle, signerait un comeback inespéré quatre ans après son incarcération controversée pour des soupçons de corruption.

Pour de nombreux Brésiliens, l’élection de Lula dès le premier tour permettrait d »‘en finir » et d’échapper à quatre semaines supplémentaires de campagne à couteaux tirés jusqu’à un second tour le 30 octobre.

Un second tour pourrait permettre au populiste Bolsonaro de galvaniser ses troupes et de trouver un nouvel élan.

Sur son compte Twitter, il a publié les messages de soutien de ses rares alliés: l’ancien président américain Donald Trump qui appelle les Brésiliens à « réélire l’un des plus grands présidents au monde », de même que le Premier ministre hongrois Viktor Orban ou l’ex-Premier ministre israélien Benyamin Netanayou.

– « Une élection, pas la guerre » –

Pour décrocher une victoire dès le premier tour, l’équipe de Lula a fait campagne en faveur du « vote utile », lorgnant du côté des électeurs de Ciro Gomes (centre gauche), quatrième dans les sondages avec 5% des intentions de vote.

« Je pense que Bolsonaro va contester le résultat s’il perd », dit M. Laureno, « mais cela ne veut pas dire qu’il va réussir. La communauté internationale va reconnaître le résultat rapidement ».

L’ex-capitaine de l’armée a laissé planer la menace d’un coup de force. Beaucoup redoutent un remake brésilien de l’assaut du Capitole à Washington en 2021 après la défaite de Trump.

L’armée n’a donné aucun signe d’agitation et les Etats-Unis ont indiqué qu’ils allaient « suivre de près » l’élection.

Le ministre de la Sécurité publique, Anderson Torres, a annoncé que plus de 500.000 membres des forces de l’ordre assuraient la sécurité. Des dizaines d’observateurs étrangers surveillent le déroulement du vote jusqu’à 17H00 (20H00 GMT).

« On a une élection, pas la guerre », a déclaré le ministre.

Lula, le chef du Parti des Travailleurs (PT), a réuni une vaste coalition de dix partis allant jusqu’au centre droit de son colistier, l’ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin.

Bolsonaro se présente sous l’étiquette du petit Parti libéral (PL).

Les Brésiliens élisent aussi dimanche leurs 513 députés fédéraux, les gouverneurs des 27 Etats et les députés des assemblées des Etats. Comme le président, tous ont un mandat de quatre ans. Un tiers des 81 sièges du Sénat seront aussi renouvelés, mais pour huit ans.

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