Les députés du Rassemblement national vont remettre à l’ordre du jour de l’Assemblée la proposition de loi controversée de leurs adversaires de la France insoumise sur la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid, à l’occasion de leur journée réservée en janvier.
Ce texte fait partie d’une série de propositions de loi que le groupe de Marine Le Pen a inscrit à l’agenda de sa « niche » parlementaire du 12 janvier dans l’hémicycle.
Parmi celles-ci figurent aussi des mesures pour le « pouvoir d’achat », contre l' »écologie punitive » et pour l’uniforme à l’école et au collège. Pas de texte en revanche sur l’immigration, le groupe misant plutôt sur des amendements au projet de loi préparé par le gouvernement sur ce sujet.
Pour la réintégration des soignants non-vaccinés, le RN a choisi de reprendre une proposition de loi de LFI portée par la députée Caroline Fiat, plutôt que de défendre son propre texte qui aurait moins de chances d’être adopté.
Le RN a toutefois échoué à obtenir que l’un des siens, le député Frédéric Falcon, en soit désigné co-rapporteur. Les autres groupes s’y sont opposés lors d’un vote mardi en commission.
L’élue LFI Caroline Fiat « en restera l’unique rapporteure », a souligné son groupe dans un communiqué. « Le texte sera donc examiné lors de la niche RN; s’ils souhaitent nous laisser la moitié de leur niche, libre à eux », ont ajouté les insoumis.
« Pas ça! », a réagi sur Twitter l’ex-candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel face à l’idée que LFI puisse défendre son texte dans le temps imparti au parti d’extrême droite, laissant présager de possibles remous stratégiques au sein de la coalition de gauche Nupes.
« Inédit et indigne », a tweeté de son côté le patron du parti présidentiel Renaissance Stéphane Séjourné, accusant « l’extrême gauche et la Nupes » de franchir « une nouvelle étape dans leur lune de miel avec les lepénistes ».
L’examen tronqué de cette proposition de loi, lors de la journée réservée de LFI le 24 novembre, avait créé de vives tensions. Les oppositions semblaient en passe de pouvoir l’adopter, mais le camp présidentiel, opposé à cette mesure, avait joué la montre en prolongeant les débats jusqu’à minuit, horaire couperet.
Les oppositions de tous bords avaient fustigé « obstruction » et « mépris ».
Marine Le Pen a expliqué mardi avoir décidé de reprendre l’examen du texte là où il s’était arrêté.
Dès le début de sa journée du 12 janvier, le RN défendra aussi une proposition visant « à inciter les entreprises à augmenter les salaires nets de 10% », via un gel des cotisations patronales pour une telle augmentation, « jusqu’à trois Smic ».
Contre l' »écologie punitive », le groupe d’extrême droite suggère aussi de supprimer les « zones à faibles émissions ».
Le RN veut également imposer un uniforme « dans les écoles et les collèges publics ». Pour « éviter la pression » des « islamistes », mais aussi mettre fin au « concours aux habits les plus chers, les plus luxueux, les plus à la mode », a plaidé Marine Le Pen.
Enfin, d’autres textes RN, qui ne devraient pas avoir le temps d’être examinés, proposent d’instaurer la proportionnelle aux législatives, de modifier le calcul « injuste » de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, et d' »instituer une présomption de légitime défense » pour les forces de l’ordre.
« S’il y a des textes utiles qui sont proposés, on les votera », a assuré le patron des députés Les Républicains Olivier Marleix.
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