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L’incendie chez Bolloré Logistics maîtrisé, « aucun risque » assure le préfet

L’incendie qui a touché des bâtiments industriels à Grand-Couronne, près de Rouen, dont un renfermant 12.000 batteries automobiles au lithium de Bolloré Logistics, était maîtrisé mardi et ne présentait « aucun risque pour la population », a annoncé le préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Durand.

« Nous avons une situation maîtrisée, on ne note plus sur le site que quelques foyers résiduels en voie de refroidissement, et même d’extinction », a déclaré le préfet à l’AFP.

Le site, coincé entre la Seine et les falaises au sud de Rouen, n’est pas classé Seveso et avait été évacué lundi peu après l’alerte donnée vers 16h30 par un employé de Bolloré Logistics.

Au total, les flammes ont touché trois « cellules » d’environ 6.000 m2 chacune, l’une renfermant quelque 12.000 batteries automobiles au lithium, une deuxième 70.000 pneus et une troisième des palettes, textiles et autres produits plus courants.

Il n’y a « pas de blessé, pas de victime, pas de destruction voisine », s’était un peu plus tôt félicité le préfet.

Edith Morainville, 71 ans, réside dans la commune de Moulineaux, à environ 500 mètres à vol d’oiseau de la zone industrielle et était aux premières loges lundi après-midi lorsque l’entrepôt s’est embrasé. Elle a vu depuis ses fenêtres des « flammes et des explosions, comme des feux d’artifice. »

« Moi, ni la mairie ni les services de secours ne m’ont prévenue de faire attention. Je voyais le nuage au loin, avec toute cette fumée noire et blanche c’était très impressionnant, on n’était pas rassurés, on a eu peur! », lance la retraitée à l’AFP.

« On regardait +Des chiffres et des lettres+ comme d’habitude lorsque j’ai entendu un gros +boum+, j’ai pensé à un accident de voiture », raconte Joël Wilemet, 71 ans lui aussi, venu rendre visite à sa mère qui réside à Moulineaux. « Puis le nuage a commencé à se dégager et à venir vers nous, il était toujours là à 22h30, il n’y avait pas d’odeur ».

« Avec toutes ces usines il y aura sans doute d’autres incendies mais nous ne vivons pas spécialement dans la peur », ajoute le septuagénaire.

-Le spectre de Lubrizol-

Malgré ce panache de fumée « visuellement impressionnant », le sinistre n’a présenté « aucun risque pour la population », a réaffirmé le préfet.

« Nos sapeurs-pompiers ont dès le début de l’incendie déployé toute une série de mesures » qui n’ont « pas fait apparaître d’éléments significatifs », a dit M. Durand. « Rien ne justifiait la mise en place de mesures d’urgence ».

Selon Pierre-André Durand, le seul risque chimique pouvait provenir de combustion du lithium qui peut dégager de l’acide fluorhydrique mais cette substance dangereuse n’a pas été détectée par les pompiers.

Pour Paul Poulain, expert en risques industriels interrogés par l’AFP, « les incendies de batteries lithium sont très polluants » et peuvent être « graves pour la santé ».

« D’un point de vue sanitaire, il va falloir suivre les pompiers qui ont lutté contre cet incendie, car ce sont eux les plus exposés », prévient-il.

Le préfet a promis que « tous les résultats » d’analyses allaient être publiés, afin de rassurer une population encore traumatisée par le précédent de l’usine Lubrizol en septembre 2019, quand 10.000 tonnes de produits chimiques étaient parties en fumée dans un grave incendie survenu dans le même secteur.

Sur place, certains élus s’étaient étonnés lundi que malgré les épaisses fumées dégagées par l’incendie et la nature des produits concernés dans l’entrepôt Bolloré Logistics, les sirènes n’aient pas été actionnées pour mettre la population à l’abri. Une manifestation est prévue en début d’après-midi devant la préfecture.

La préfecture a fait savoir qu’aucune restriction de circulation des personnes n’a été mise en place et « toutes les activités pourront avoir lieu ce mardi de façon habituelle », y compris dans les établissements scolaires qui « ouvriront normalement ».

Une centaine de pompiers étaient encore présents sur le site mardi matin pour noyer l’incendie, d’où s’élevaient des fumerolles blanches, grises et noires, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les causes de l’incendie sont inconnues à ce stade.

Le procureur de la République de Rouen a annoncé l’ouverture d’une enquête « afin de déterminer les causes de l’accident et de savoir si l’incendie était volontaire ou non ».

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