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et si le prochain sélectionneur de la Seleçao était étranger ?

Il est rare dans le club fermé des champions du monde de football de voir un entraîneur étranger à la tête d’une sélection. Mais en l’absence de technicien brésilien faisant l’unanimité et après plus de deux décennies sans titre, le Brésil semble prêt à sauter le pas.

La recherche de l’homme providentiel est entre les mains du président de la Confédération brésilienne de football (CBF), Ednaldo Rodrigues, qui a ouvert la porte à la nomination d’un sélectionneur non-brésilien à la tête de la Seleçao.

« Nous n’avons pas de préjugé sur la nationalité », a-t-il affirmé le 17 janvier en annonçant que la CBF prospectait sur le marché pour trouver un remplaçant à Tite, dont le départ avait été acté avant même la déception d’une nouvelle défaite en quarts de finale lors du Mondial-2022 au Qatar, quatre ans après la même déconvenue en Russie.

« Nous voulons un entraîneur respecté, capable d’apprécier un niveau de jeu en accord avec nos joueurs. Nous voulons faire ce que le Brésil a toujours essayé de faire: être très offensif », a-t-il expliqué.

Chacun des cinq titres du Brésil a été conquis avec un entraîneur du cru sur le banc (1958, 1962, 1970, 1994, 2002), mais la disette depuis plus vingt ans et l’élimination cinq fois de suite par une nation européenne change la donne. D’autant qu’aujourd’hui sur les bancs au Brésil, aucun entraîneur ne sort du lot.

« Il y a de la qualité mais on avait pour habitude de former plus d’entraîneurs qu’aujourd’hui. La nouvelle génération n’est pas encore installée, elle ne gagne pas assez de titres pour être incontestée », a commenté Luiz Felipe Scolari, le dernier entraîneur à avoir remporté une Coupe du monde, en 2002, avec le Brésil.

– Panel –

Avant même le départ de Tite, la presse locale et internationale fourmillait de candidats potentiels, mais pas toujours libres: les Espagnols Pep Guardiola et Luis Enrique, l’Italien Carlo Ancelotti, le Français Zinedine Zidane, le Portugais José Mourinho ou encore les Argentins Marcelo Gallardo et Mauricio Pochettino.

Des entraîneurs portugais qui officient au Brésil ont aussi été cités: Abel Ferreira (Palmeiras) et Jorge Jesus (Flamengo idol).

« Jusqu’à la fin de l’année dernière, je pense avoir vu passer au moins 26 noms différents », s’est amusé Ednaldo Rodrigues, qui espère annoncer le nouveau chef auriverde au plus tard en mars.

Recruter un entraîneur de classe mondiale alors que quasiment tous ont des engagements à long terme, et faire accepter au Brésil qu’un « gringo » entraîne la Seleçao relèvent de la gageure: 48% des Brésiliens y sont opposés, selon un sondage réalisé en décembre par l’institut Datafolha, qui montre néanmoins que le rejet du scénario d’un sélectionneur étranger est en baisse.

« Au Brésil, une idée circule: nous avons le meilleur football du monde, donc nous n’avons pas besoin d’un entraîneur étranger pour nous dire comment jouer », explique à l’AFP Victor Figols, historien et éditeur du portail sportif Ludopédio.

– Former les prochains –

Dans l’histoire plus que centenaire de la Seleçao, seuls trois étrangers ont été aux commandes, tous de manière éphémère: l’Uruguayen Ramon Platero (1925), le Portugais Jorge Gomes de Lima (1944) et l’Argentin Filpo Nuñez (1965).

Et les Scolari, Vanderlei Luxemburgo, Carlos Alberto Parreira, Ricardo Gomes ou Zico ont acquis leur titre de noblesse sur des bancs hors du pays.

« Une image s’est construite au fil de l’histoire selon laquelle, parce que nous formons de grands joueurs, nous formons aussi de grands entraîneurs, mais ce n’est pas vrai », souligne Victor Figols.

La presse brésilienne a aussi avancé les noms des locaux Dorival Junior (vainqueur de la Copa Libertadores en 2022 avec Flamengo), Fernando Diniz (Fluminense), Renato Portaluppi (Gremio) et Mano Menezes (Internacional), comme candidats potentiels.

Mais aucun d’entre eux n’avait le palmarès de Tite lors de sa prise de fonction, lui qui avait remporté tout ce qui pouvait l’être par un club brésilien, Coupe du monde des clubs (2012) y compris, la dernière gagnée par une équipe sud-américaine.

« Il est nécessaire d’améliorer le niveau de ceux qui travaillent ici, qu’on engage un étranger ou un Brésilien », écrit Vinicius Coelho pour le quotidien Folha de Sao Paulo.

« Guardiola ne viendra pas, ajoute l’auteur du livre « L’école brésilienne de football ». Nous formerons notre propre Pep Guardiola dans quelques années, comme nous avons formé Zagallo et Telê Santana en leur temps ».

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