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Marie Wattel, « s’entraîner à mieux s’entraîner »

Multiple médaillée aux championnats du monde et d’Europe, la nageuse Marie Wattel a fini 6e lors des derniers Jeux olympiques de Tokyo sur 100 m papillon, sa course favorite. Jusqu’aux JO de Paris, elle raconte son parcours à l’AFP.

Dans ce troisième épisode, elle détaille la dureté des séances d’endurance, les semaines à 50 kilomètres de natation et la nécessité de savoir quels sont les objectifs derrière cette charge de travail.

« J’ai renoncé aux championnats du monde en petit bassin qui se tenaient en décembre en Australie, même si je m’étais qualifiée. Je ressentais beaucoup de fatigue et je ne me sentais pas prête à nager vite. J’ai pensé qu’il valait mieux que je me préserve et que je reste à Marseille pour m’entraîner dur. Ça m’a fait beaucoup de bien. On a pris le temps de construire des choses, de ne pas être dans la précipitation. Le choix qui a été fait, c’est de faire beaucoup plus de volume. On a donc bien développé l’endurance, la capacité à bien s’entraîner. En fait, je me suis entraînée à mieux m’entraîner. Ça peut paraitre bête mais maintenant, je peux faire plus de travail dur sans avoir besoin de récupérer à chaque fois. Ça peut être intéressant pour la deuxième partie de saison. »

. L’intention juste

« C’est assez nouveau pour moi de faire autant sur une aussi longue durée. Sur une semaine, on peut faire jusqu’à 50 ou 55 kilomètres. C’est sans doute peu pour des groupes comme ceux de Philippe Lucas, mais pour moi c’est conséquent et c’est un travail que je n’avais jamais fait. Je suis donc assez contente et fière d’avoir fait ça, de voir que mon corps a bien encaissé. Sur une séance, ça signifie passer deux heures pleines dans l’eau. Il y a des thèmes sur chaque séance, soit l’endurance pure, soit le travail des jambes, soit la technique en papillon. Donc on a des points de focalisation. On a l’échauffement, le menu principal et en dessert quelques petits trucs en plus pour bien nous achever (rires). A ça, il faut ajouter la musculation et il y a donc beaucoup à digérer. Ça fait des semaines bien chargées mais c’est le moment de le faire. Mais bon, faire des bornes c’est bien, mais ça n’est pas ce qui fait nager vite. Il faut le faire avec une intention juste, sans trop changer de choses techniquement et sans faire moins attention aux détails sous prétexte qu’il y a plus de volume. L’idée c’est de faire plus de qualité avec plus de volume. »

. « Pas ou peu de plaisir »

« On est donc en pleine période de charge et de volume très intense. Personnellement, ce n’est pas ce que j’aime. Ce que j’aime, c’est faire du sprint court, prendre du temps entre chaque élément d’entraînement. Donc ça n’est pas facile parce que je ne prends pas de plaisir, ou peu de plaisir. Et j’ai dit à mon coach que j’avais besoin qu’il me rappelle l’intérêt de ce travail. J’ai besoin de comprendre, de voir où ça va m’emmener. Parce que ce sont des séances extrêmement dures, plutôt sur mes points faibles. Donc ça peut faire beaucoup, même si c’est aussi comme ça qu’on progresse. Au milieu de tout ça, il y a quand même quelques compétitions, comme récemment à Lausanne ou le Giant Open actuellement. Ça permet de se remettre à 100% sur la course. Quand on fait des six ou sept kilomètres à longueur de temps à l’entraînement, on perd un peu cette capacité à être à 100% sur un effort plus court, à faire la course. Les compétitions servent à ça, à retrouver cette sensation de faire la course avec des filles de très bon niveau. »

Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT

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