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la jeunesse « en colère » amplifie sa mobilisation

En colère contre le recours au 49.3 ou les violences policières, une partie de la jeunesse a amplifié sa mobilisation jeudi contre la réforme des retraites, avec des actions de blocages dans des lycées et des universités, et une forte participation aux manifestations.

Des dizaines de lycées et établissements universitaires ont été le théâtre jeudi matin de blocages ou rassemblements dans toute la France, à l’appel de différentes organisations de jeunesse.

Le ministère de l’Education nationale a signalé « 148 incidents » dans des lycées en France, dont 38 blocages, 70 blocages filtrants, 14 tentatives de blocages et 26 autres formes de perturbations. L’Hexagone compte quelque 3.700 lycées.

Le syndicat étudiant L’Alternative a comptabilisé quelque 80 écoles d’enseignement supérieur et universités mobilisées, dont une soixantaine bloquées ou occupées.

Dans la matinée, l’accès à des lycées et sites universitaires a notamment été bloqué à Paris, Rennes, Marseille ou Toulouse. « C’est symbolique. On veut montrer notre mécontentement face à cette réforme, même à Assas il y a de la colère », déclare à l’AFP Redouane, 23 ans, devant cette fac de droit parisienne, bloquée pour la première fois depuis le début du mouvement. Non loin de là, 150 à 200 personnes se sont rassemblées devant le prestigieux lycée Louis-le-Grand.

Beaucoup de jeunes ont ensuite rejoint les manifestations.

A Paris, étudiants et lycéens ont défilé par milliers, beaucoup plus nombreux que les fois précédentes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Avant le départ du cortège parisien, Philippe Martinez (CGT) a souligné la présence de « beaucoup de lycéens, d’étudiants ».

« Les jeunes, ça amplifie le mouvement, ça crée de la dynamique, on passe un cran », estime Benoît Teste (FSU), rappelant la formule qui veut que les mouvements de jeunesse soient « comme le dentifrice: quand ils sont sortis du tube, on ne peut plus les faire rentrer ».

Célia, 20 ans, en DUT infocom, a manifesté pour la première fois. « C’est le 49.3 qui m’a énervée », a-t-elle dit à l’AFP. Cécile, 22 ans, souligne « ne jamais avoir eu autant d’amis » dans les manifestations. Pour elle, « le 49.3, c’est une manière de faire qui ne passe plus, de même que les violences policières ».

– « Sans doute un tournant » –

Le 49.3 « m’a réveillée », renchérit Camille, 18 ans, étudiante à l’institut catholique de Paris, qui se dit « révoltée » par les discours de la Première ministre Elisabeth Borne et du président Emmanuel Macron.

Jusque-là plus timide –tant le sujet des retraites peut sembler éloigné de leurs préoccupations–, la mobilisation de la jeunesse s’est renforcée depuis une semaine. Les raisons de cette évolution? Le recours au 49.3, les images de violences policières ou les dernières prises de parole de M. Macron, qui a estimé que la « foule » n’avait « pas de légitimité » face aux élus, selon les témoignages recueillis dans les cortèges.

Des étudiants se sont rapprochés des travailleurs de différents secteurs (éboueurs, cheminots…) et participé à des actions communes (par exemple une manifestation jeudi devant l’incinérateur de déchets d’Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne) ou se retrouvent le soir pour manifester.

Une mobilisation accrue que l’on retrouve également hors de la capitale.

A Montpellier, le préfet de l’Hérault a relevé une présence de jeunes « plus importante que d’habitude ». « Il y a un mois, on n’aurait pas pu faire un tel cortège », indique Adèle Choppé, 16 ans, secrétaire générale du syndicat lycéen FIDL à Montpellier. « L’interview de Macron m’a plutôt mobilisé. Et j’ai des amis à qui ça a fait prendre conscience qu’il fallait y aller », dit Arthur, 22 ans, à Dijon.

Nombre de lycéens ont aussi décidé de se mobiliser une fois passées les épreuves de spécialité du bac, de lundi à mercredi, comme Amandine, 17 ans, du lycée Rodin à Paris, qui a « clairement attendu d’avoir fini » cette séquence.

Stéphane Sirot, historien et sociologue, spécialiste des mouvements sociaux, relève « une présence plus marquée des jeunes, étudiants surtout ». « Ils s’impliquent davantage. Cela marque sans doute un tournant, car la question va au-delà de la réforme des retraites en elle même ».

« Depuis l’adoption du 49.3 par le gouvernement, la question démocratique les taraude », ajoute-t-il. « Ça peut apporter du grain à moudre à la mobilisation ».

bur-slb-asm-far-sl-chl/fmp/cbn

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