Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un avertissement sévère, affirmant que la grave pénurie de carburant pourrait avoir un impact « catastrophique » sur les services de santé déjà dévastés dans la bande de Gaza déchirée par la guerre.
Des pénuries chroniques de carburant frappent le territoire palestinien assiégé, qui subit des bombardements et des attaques génocidaires israéliennes depuis l'incursion du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre.
L'offensive israélienne a fait au moins 38.011 morts jusqu'à présent, en majorité des femmes et des enfants, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza. Cette offensive est une réponse à l'incursion du Hamas qui a entraîné la mort de 1.195 personnes et la prise en otage de 251 personnes, dont 116 sont toujours à Gaza, selon Israël.
« De nouvelles perturbations des services de santé sont imminentes à Gaza en raison d'un grave manque de carburant », a déclaré jeudi soir sur X le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L'agence sanitaire de l'ONU a prévenu que seulement 90 000 litres de carburant étaient entrés à Gaza mercredi.
Le secteur de la santé à lui seul a besoin de 80 000 litres par jour.
Cela oblige l’OMS et ses partenaires travaillant à Gaza « à faire des choix impossibles », a déclaré Tedros.
Gaza est complètement bouclée et tout ce qui y entre est contrôlé par les Israéliens.
Le carburant, particulièrement difficile à obtenir en raison des craintes israéliennes qu’il puisse profiter au Hamas, est essentiel pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux ainsi que les véhicules humanitaires et d’urgence.
Appel urgent
L'OMS a déclaré que ses partenaires acheminaient des approvisionnements limités en carburant vers des « hôpitaux clés », notamment le complexe médical Nasser et l'hôpital Al Amal à Khan Yunis et l'hôpital de campagne koweïtien à Rafah.
Du carburant a également été fourni à 21 ambulances gérées par le Croissant-Rouge palestinien.
« Cela vise à empêcher que les services ne s’arrêtent », a expliqué Tedros.
Il a souligné que l'hôpital européen de Gaza à Khan Yunis était hors service depuis mardi et a averti que « perdre davantage d'hôpitaux dans la bande de Gaza serait catastrophique ».
Les commentaires de Tedros interviennent après que l'hôpital Nasser, le seul grand hôpital encore en activité à Gaza, a lancé un appel urgent pour le carburant nécessaire au fonctionnement de son unité de soins intensifs, a rapporté le quotidien Al Quds.
L'hôpital avait déclaré que la plupart de ses services étaient hors service et avait averti qu'il était désormais confronté à un risque de pannes de courant.
La situation était particulièrement désastreuse après que des centaines de patients malades et blessés aient été transférés à Nasser après avoir été évacués de l'hôpital européen aujourd'hui désaffecté.
L'hôpital de campagne koweïtien a également prévenu qu'il serait mis hors service s'il ne recevait pas de carburant pour alimenter ses générateurs, a rapporté Al Quds.
Complètement obstrué
Depuis que les forces israéliennes ont pris le contrôle du principal point de passage de Rafah en mai, l'aide, et surtout le carburant, acheminés vers Gaza se sont réduits à néant.
L'OMS a déclaré que les livraisons limitées de carburant à Gaza via le passage voisin de Kerem Shalom, « combinées à l'insécurité et aux itinéraires difficiles, ont encore érodé notre capacité à maintenir l'approvisionnement en carburant pour les opérations sanitaires et humanitaires ».
Le chaos à Rafah, dans le sud, a entre-temps « complètement obstrué l'accès au principal site de stockage de carburant », a déclaré Tedros.
« Nous lançons à nouveau un appel urgent pour que le point de passage de Rafah soit rouvert et pour qu'un flux durable de carburant, de nourriture, d'eau et de fournitures médicales soit autorisé vers Gaza », a déclaré Tedros.
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