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à Paris, des Américains en campagne pour Bernie Sanders

« On est loin de chez nous mais on est là pour Bernie! ». A Paris, des Américains font campagne pour le « socialiste » Bernie Sanders, favori pour l’investiture démocrate à la présidentielle aux Etats-Unis, convaincus que leur mobilisation « peut faire la différence ».

19H00, un lundi pluvieux dans un bar irlandais de la capitale. Une Guinness dans une main, un ordinateur portable dans l’autre, Andrew Lombardi, 29 ans, s’apprête à diriger pour la troisième semaine consécutive une séance de « texting ».

Grâce à des logiciels créés par l’équipe de campagne de Bernie Sanders, la quarantaine de bénévoles présents ce soir-là, majoritairement des étudiants, vont envoyer quelque 4.000 messages pré-écrits à des électeurs aux Etats-Unis après avoir ciblé des Américains installés à l’étranger.

« Rappelez-vous que vous n’êtes pas là pour faire une mini-révolution et qu’il y a des règles à suivre! », harangue-t-il, déambulant autour des tables pour répondre aux interrogations des participants.

Tous sont bénévoles au sein du mouvement France pour Bernie qui tente de mobiliser l’électorat américain en faveur de M. Sanders, le sénateur du Vermont de 78 ans, pour la primaire démocrate où les expatriés sont appelés à voter du 3 au 10 mars.

Un scrutin « crucial » car leur vote permettra de rafler 13 des délégués qui désigneront le candidat démocrate à la présidentielle de novembre face à Donald Trump. Un nombre proche de celui de l’Etat du Vermont en 2016 (16) où les votants à la primaire démocrate étaient pourtant quatre fois plus nombreux que les expatriés.

« Même loin des Etats-Unis, nos voix peuvent faire la différence », se réjouit Rachel York, 22 ans, une étudiante en master d’histoire qui participait pour la première fois à la séance de texting.

Lors de la précédente campagne présidentielle de 2016, 34.570 Américains disséminés dans plus de 170 pays avaient voté dans la primaire dite globale, selon des statistiques officielles. En France, où près de 3.000 personnes avaient voté, M. Sanders était arrivé en tête devant Hillary Clinton, finalement intronisée candidate des démocrates.

Un nombre que ces bénévoles espèrent dépasser cette année grâce à leur mobilisation et malgré « le manque d’informations autour du scrutin » que déplore Penny Schantz.

– « Candidature authentique » –

Cette retraitée américaine qui a été la représentante à Paris du principal syndicat américain, l’AFL-CIO, a mis ses talents d’organisatrice au service du mouvement Paris pour Bernie qu’elle a lancé en 2015.

Depuis, il est devenu France pour Bernie avec des bénévoles présents dans plusieurs villes du pays comme Lyon, Toulouse ou Bordeaux.

Tractage, site internet, soirées de soutien… « On est loin de chez nous, on ne se connaît pas, et pourtant, on est là pour Bernie! », se félicite Andrew Lombardi.

Ce diplômé de Sciences Po, en France depuis deux ans, explique se mobiliser pour la première fois par enthousiasme pour la candidature « authentique » du doyen des candidats démocrates, qui fait la course en tête avant le « Super Tuesday », mardi pendant lequel 14 Etats vont voter simultanément.

« La première fois que je l’ai vu à la TV, mon cerveau a bien failli exploser tellement j’étais d’accord avec lui », poursuit-il, citant le « Medicare for All » (la couverture santé pour tous) ou l’accès gratuit à l’université, propositions phares de M. Sanders.

A Reims, Kristin Koleva, 19 ans, sillonne le campus international de Sciences Po, fréquenté par de nombreux Américains, pour tenter de les convaincre de soutenir M. Sanders.

Cette étudiante bulgare, qui ne pourra pas voter à la primaire, explique se mobiliser parce qu’elle « croit dans les idées de Bernie ». A Paris aussi, une poignée d’étudiants français mais aussi britanniques, sympathisants du Parti travailliste, se sont engagés, attirés par le discours ouvertement « socialiste » de M. Sanders.

En 2016 déjà, sa candidature avait suscité une certaine curiosité en France, notamment chez plusieurs politiques français. L’ex-directrice de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Sophia Chikirou, s’était ainsi rendue aux Etats-Unis pour observer la campagne de M. Sanders.

Un intérêt qui dépasse les frontières et que Kristin comprend parfaitement: « L’élection d’un président américain, ça ne concerne pas seulement les États-Unis, mais le monde entier ».

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