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La Cimade se retire du plus grand centre de rétention administrative

La Cimade a annoncé vendredi avoir retiré ses équipes du plus grand centre de rétention administrative (CRA) de France, au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) après plusieurs jours d’une situation de « violences extrêmes » pour les personnes retenues au sein du centre.

Depuis le 11 juillet, l’association n’intervient plus dans ce CRA situé à quelques centaines de mètres des pistes de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.

Selon la Cimade, environ 200 personnes sont actuellement retenues au CRA du Mesnil-Amelot, d’une capacité de 240 places et où sont maintenus les étrangers qui font l’objet d’une décision d’éloignement, dans l’attente de leur renvoi forcé.

Ces derniers jours, « il y a eu trois tentatives de suicide dans le centre sans compter les actes automutilations. Pour réprimer les grèves de la faim, les retenus sont envoyés en cellule d’isolement », a affirmé à l’AFP le secrétaire général de la Cimade, Cyrille de Billy.

« Ces violences ne permettent plus aux équipes de la Cimade d’exercer leur mission d’accompagnement juridique dans de bonnes conditions », explique-t-il.

Sollicitée par l’AFP, la direction du CRA n’a pas souhaité s’exprimer.

« La politique menée par le ministère de l’Intérieur en rétention a des conséquences d’une extrême violence pour les personnes enfermées », selon M. de Billy.

La Cimade réclame « des conditions de vie dignes, moins d’enfermement, 40% des personnes retenues sont libérées sur décision de justice ».

Selon l’association, au CRA du Mesnil-Amelot, « l’accès à l’eau potable n’est plus possible après 19H. Une femme enceinte soudanaise est retenue actuellement et a des difficultés d’accès aux soins ».

Ce retrait de la Cimade intervient trois semaines après une lettre envoyée au ministre de l’Intérieur par 22 associations lui rappelant « l’urgence de la situation en rétention et la nécessité notamment de prendre en charge les personnes atteintes de troubles psychiques graves ».

Dans une réponse consultée par l’AFP, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a assuré que « la prise en charge psychologique des personnes retenues va faire l’objet d’un renforcement ».

La Cimade estime que cette réponse est « insuffisante » et « nie les pratiques illégales quotidiennes en centre de rétention comme l’enfermement des enfants ou l’expulsion de demandeur d’asile avant la réponse de l’Opfra (office français de protection des réfugiés et apatrides) ».

Sur les 2.800 personnes enfermées au CRA Mesnil-Amelot en 2018, 1.000 ont été expulsées, selon le rapport annuel des associations habilitées à intervenir en CRA.

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