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Jean-Marie Le Pen critique Marine et encense Marion

L’ancien président du Front national (devenu Rassemblement national) Jean-Marie Le Pen critique sa fille Marine Le Pen, qui « n’a pas confiance en elle », et encense sa petite-fille Marion, « un talent au-dessus du lot », dans des extraits du deuxième tome de ses Mémoires, publiés mercredi soir par Le Point.

Marine Le Pen, qui a succédé à son père à la tête du FN en 2011, « a certaines qualités pour faire de la politique. Du cran, de l’allant, de la répartie », estime le cofondateur du FN, qui a présidé le parti pendant près de 40 ans, tout en admettant qu’elle n’était « pas (son) choix » au départ pour lui succéder.

Il raconte avoir été « ravi » de sa prestation à la télévision en avril 2002 quand il accède au second tour de la présidentielle, « son baptême du feu », tout en regrettant de n’avoir pas ensuite « guidé son éducation intellectuelle ». « Elle a poussé un peu comme une herbe folle ».

« Mais elle n’a pas confiance en elle. Cela explique ses fautes. Son côté dictatorial » et « elle peine à s’entourer », ajoute Jean-Marie Le Pen dans le deuxième tome de ses Mémoires, intitulé « Tribun du peuple » (éditions Mueller), qui doit être publié le 2 octobre.

« On se focalise sur son débat raté avec (Emmanuel) Macron (entre les deux tours de la présidentielle en 2017, ndlr), mais elle a commis beaucoup d’autres fautes depuis l’erreur initiale de mon éviction », poursuit l’ancien dirigeant d’extrême droite, exclu du parti en 2015 après ses propos polémiques répétés sur la Shoah.

M. Le Pen lui reproche une « ouverture à gauche » avec son conseiller Florian Philippot, qui a quitté le parti depuis, et sa « recherche éperdue de dédiabolisation au moment où le diable devient populaire ».

– Le RN est « seul » –

Quant au parti, Jean-Marie Le Pen considère qu’il est « dramatiquement seul ». Le RN « n’engrène sur nulle force concrète, sauf, naguère, celle de ses militants, qui tend à diminuer », écrit-il.

Il fustige le changement de nom opéré en juin 2018, une « erreur enfantine « . « Lorsqu’un mouvement vous emmène au second tour de l’élection présidentielle, ce n’est pas si mal, au nom de quelle idéologie fumeuse se lancer dans une mutation contre-productive ? » demande-t-il.

A l’inverse, il ne tarit pas d’éloges sur sa petite-fille Marion Maréchal, ancienne députée FN du Vaucluse, partie en 2017 diriger une école de sciences politiques à Lyon, et qui a abandonné le nom Le Pen.

« Elle n’est pas toujours plus facile que ses tantes » mais « elle a un talent au-dessus du lot. C’est une femme exceptionnellement brillante », écrit Jean-Marie Le Pen, qui juge « dommage » toutefois qu’elle soit « calculée, quelquefois lointaine, froide ».

Invitée vedette samedi d’une réunion organisée par ses proches, Marion Maréchal « s’est extraite du milieu politique sans le quitter vraiment. Elle profite de son absence », estime son grand-père. « Ne faisant rien, elle est très populaire ».

Mais « un jour, il lui faudra revenir. Comment ? Avec qui ? La plupart des gens gâchent leur chance. Je ne le lui souhaite pas », écrit-il.

Dans ces extraits, Jean-Marie Le Pen revient aussi sur le départ soudain, en 1984, de sa femme Pierrette avec son biographe. Mais « aujourd’hui je ne lui en veux plus », écrit celui qui l’a accueillie depuis dans un pavillon de sa propriété de Montretout (Hauts-de-Seine).

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