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Gotaga, le « French monster » du jeu vidéo, nouvelle idole des jeunes

Il reste inconnu du grand public, c’est pourtant une star parmi les moins de 25 ans: Gotaga, de son vrai nom Corentin Houssein, est aujourd’hui l’un des streamers, ces diffuseurs de vidéos en direct sur les plateformes web, les plus populaires.

Avec 3,5 millions d’abonnés sur sa chaîne Youtube et plus de 1,8 sur Twitch, la plateforme de streaming spécialisée dans le jeu vidéo et l’esport, Gotaga, 26 ans, est devenu l’un des Français les plus suivis sur les réseaux sociaux.

Il attire cette audience en diffusant en direct ses parties de jeu vidéo — principalement Fortnite, Apex Legends ou Counter Strike — mais présente aussi des émissions avec des invités.

Sa notoriété dans le milieu, il l’a construite grâce à Call of Duty, un jeu de tir à la première personne, sur lequel il a remporté une douzaine de tournois majeurs, principalement sous les couleurs de l’équipe française Vitality. Une domination qui lui a valu le surnom du « French Monster » (le Monstre Français).

Adolescent, il était déjà un joueur invétéré de ce jeu: « J’ai joué à toutes les versions mais pas trop accroché aux dernières, j’attends la prochaine avec impatience », dit-il à l’AFP.

Le jeu vidéo en ligne, Gotaga est tombé dedans très tôt. Fils d’un informaticien, il commence à jouer sur l’ordinateur familial à Tomb Raider, la célèbre franchise incarnée par l’aventurière Lara Croft.

– Gotaga vs James Harden –

A 12 ans, il participe à ses premières compétitions qu’on appelle alors LAN Parties: pour en être, les joueurs viennent avec leurs ordinateurs de salon sur le lieu de la compétition, qui sont ensuite connectés en réseau afin de pouvoir jouer les uns contre les autres. On est loin du haut débit.

L’amélioration des connexions internet puis l’émergence de l’esport professionnel ont profondément changé la donne en quelques années.

« Il y a cinq ans, on faisait des tournois où on se battait en finale pour remporter un trophée, 20 euros ou même des tickets restaurants. Aujourd’hui, sur un tournoi, le vainqueur peut remporter trois millions de dollars (le montant du gain pour le vainqueur du championnat du monde sur Fortnite, NDLR). Cela montre les proportions prises par l’industrie en peu de temps », souligne-t-il.

Désormais, les esportifs attirent non seulement une audience importante mais également les sponsors, bien souvent ceux du monde sportif. Gotaga a d’ailleurs signé en septembre avec un grand équipementier sportif, lui qui a également son visage sur les canettes d’une célèbre boisson énergétique.

Récemment, il a même affronté les stars de NBA James Harden et Donovan Mitchell sur le jeu FIFA19, pour le compte d’un sponsor commun.

S’il est à présent avant tout streamer, Gotaga, par ailleurs ambassadeur de l’équipe Vitality, continue de participer à des compétitions, touchant à des jeux de tous types.

– « Énormément de travail » –

Pour ce jeune homme qui se décrit volontiers comme « introverti », le streaming permet d’être en contact avec sa communauté quotidiennement: « derrière ma +cam+, dans mon bureau, j’ai des facilités à parler avec les gens, cette petite distance m’aide à m’extravertir d’une certaine manière ».

« Mais c’est très dur, c’est beaucoup de pression », insiste-t-il, « c’est énormément de travail, il ne faut pas compter ses heures et tout peut s’arrêter du jour au lendemain parce que ta communauté peut rapidement aller voir ailleurs si elle trouve mieux ».

Depuis début septembre, il va même à la rencontre de ses fans dans une tournée, « Gotaga on Tour », qui doit passer avant la fin d’année par La Rochelle, Marseille, Lille et Paris.

« Sur les plateformes, eux te voient mais pour toi, ce ne sont que des pseudos sur un chat au final. Là tu peux voir les vrais réactions, échanger directement, c’est très agréable ».

Et peut-être repérer le futur Gotaga parmi sa communauté ?

« Je n’ai pas envie d’inciter les jeunes. Combien de personnes ont fait exactement la même chose que moi, avec le même talent, le même humour et pourtant n’ont pas eu la même carrière? J’aime le discours +croyez en vos rêves+ mais je préfère insister sur les études quand on me demande, c’est vraiment important », martèle le jeune homme.

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