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Retraites: le gouvernement, « déterminé », accélère son calendrier avant la grève

Pressé de sortir de « l’ambiguïté » sur la réforme des retraites, le gouvernement a exhorté ses troupes à « passer un message de très grande détermination » et devrait faire « des annonces » d’ici mi-décembre, après la grève reconductible qui débutera jeudi 5. »Nous devons passer un message de très grande détermination. Nous nous sommes engagés là-dessus »: Le premier ministre Edouard Philippe a tenu un langage de fermeté à l’Assemblée nationale devant les parlementaires de la majorité réunis à huis clos, ont affirmé des sources concordantes à l’AFP. »Nous avons un mandat là-dessus », a insisté Edouard Philippe à l’occasion de ce rendez-vous auquel participaient également la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye.À neuf jours de l’épreuve de force, l’exécutif veut reprendre la main sur le calendrier et enjamber la date choisie par les syndicats opposés à son projet de « système universel » de retraite censé remplacer les 42 régimes existants.Selon plusieurs parlementaires présents à la réunion de mardi soir, M. Philippe s’exprimera mercredi pour « dire ce qu’il retient (de ses) échanges avec les partenaires sociaux » qui se sont déroulés lundi et mardi, alors qu’un séminaire gouvernemental sur la réforme est prévu dimanche à Matignon.M. Delevoye s’exprimera quant à lui entre le 10 et le 13 décembre, avant une prise de parole du chef du gouvernement avant la fin de l’année pour « donner les arbitrages ».Syndicats et patronat auraient pourtant préféré que le pouvoir abatte ses cartes avant la date fatidique. »On a perdu beaucoup de temps », a regretté Laurent Berger (CFDT), pointant les « tergiversations de la part du gouvernement ». »La colère est en train de s’enkyster dans certains secteurs », a mis en garde Laurent Escure (Unsa), réclamant « que des arbitrages soient rendus le plus vite possible » car, « si c’est après le 5, on sera dans une zone de danger ».La grève « aura lieu de toute façon », a observé Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), disant s’attendre à « des difficultés », même une « très courte grève » pouvant « avoir un impact sur l’image et l’attractivité du pays ». « Pendant une journée, on peut s’organiser », a affirmé François Asselin (CPME), surtout inquiet du « jour d’après ».- « Inquiétude » et « provocations » -« Cette attente d’annonces génère plutôt de l’inquiétude », a souligné Alain Griset (U2P), qui a demandé mardi au Premier ministre et au haut-commissaire de « garantir la liberté d’exercice » des artisans et des commerçants.Une revendication concernant particulièrement les métiers de l’alimentation, pour qui « les périodes de Noël sont essentielles », a-t-il souligné. « Si jamais il y avait des blocages, beaucoup se verraient au premier trimestre dans une situation financière extrêmement compliquée », a-t-il ajouté.La crainte n’est pas infondée: parti des bastions de la RATP et de la SNCF, l’appel à une grève reconductible contre la réforme des retraite a été rejoint par la CGT, FO, FSU, Solidaires, et plusieurs syndicats étudiants et lycéens, puis par des organisations d’Air France, d’EDF, d’avocats, de magistrats…Fait rare, les cadres de la CFE-CGC ont appelé à manifester, son président François Hommeril redoutant un futur système « à la main de l’État » qui « viendrait à amoindrir le niveau général des pensions ». La CFTC a laissé ses syndicats libres de rallier le mouvement, bien que son secrétaire général Cyril Chabanier « privilégie toujours le dialogue par rapport à la grève ».Le leader de la CGT, Philippe Martinez, est prêt pour le bras de fer: « On n’avait jamais eu autant de demandes » de salariés « qui veulent savoir comment » participer à la mobilisation du 5 décembre, a-t-il assuré, évoquant des appels à la grève dans « les raffineries, la pétrochimie, le caoutchouc, l’automobile ». »Tout le monde est concerné (…) c’est une réforme qui concerne le public comme le privé », a-t-il insisté, dénonçant « la grosse provocation » de l’exécutif qui cible depuis plusieurs jours les seuls régimes spéciaux.Des régimes qu’Emmanuel Macron lui-même a jugés « d’une autre époque », la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn, pointant leurs « revendications très corporatistes », et le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, leur reprochant de vouloir « conserver des inégalités ».Trop pour M. Martinez, venu dire en face à M. Philippe: « Arrêtez les provocations et recadrez un peu vos ministres ».

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