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Levée du blocage des dépôts de Brest, Rennes et La Rochelle sur fond de pénurie de carburant

Au lendemain d’une réunion à Bercy avec les professionnels du BTP, qui protestent contre la suppression d’un avantage fiscal sur le gazole, les accès de trois des cinq dépôts bloqués dans l’Ouest ont été libérés mardi, sur fond de difficultés d’approvisionnement des stations service.Quelque 140 gendarmes sont intervenus dès 04H15 mardi matin pour libérer les accès du dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, bloqué depuis la nuit de jeudi à vendredi par les entrepreneurs du BTP, qui avaient placé leurs engins de chantier devant l’entrée principale. »L’opération s’est déroulée dans le calme », a indiqué à l’AFP Augustin Cellard, directeur de cabinet de la préfète d’Ille-et-Vilaine Michèle Kirry. « Les accès au dépôt sont entièrement libres depuis 09H15″, a-t-il ajouté.Deux personnes ont été placées en garde à vue, selon M. Cellard. Les entrepreneurs du BTP protestent contre la suppression de leur avantage fiscal sur le gazole non routier (GNR) prévue en trois paliers à partir du 1er juillet prochain et jusqu’en 2022. »On a été dégagés comme des chiens. Ils ont menacé de saisir notre matériel », a protesté Jean-Marc Pelatre, entrepreneur du BTP, présent lors du déblocage. « Déçu », M. Pelatre a jugé que l’État préférait « donner aux gens qui ne travaillent pas, aux fainéants ». « Et nous qui faisons marcher l’économie française, on ne nous respecte pas », a-t-il dénoncé.L’opération a été décidée alors que la préfète avait pris lundi soir un arrêté réquisitionnant onze stations-service d’Ille-et-Vilaine pour les véhicules prioritaires, notamment les véhicules de pompiers et les ambulances.Le dépôt de Vern-sur-Seiche était bloqué depuis quatre jours, comme ceux de Brest, Lorient et Le Mans. Le blocage du dépôt pétrolier de La Pallice à La Rochelle, qui avait repris dans la nuit de dimanche à lundi, a été levé mardi à la mi-journée.- « Ecoeurés »-Dans la foulée du déblocage à Rennes, les entrepreneurs du BTP de Brest ont décidé de lever leur opération de leur propre initiative. « On était une trentaine, des camions commencent à partir », a indiqué à l’AFP Bruno Corre, l’un des bloqueurs, peu avant midi. »On est écœurés! On s’est fait trahir, notre syndicat nous a fait un enfant dans le dos! », a ajouté Stéphane Jézéquel, un autre entrepreneur, en expliquant que la Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP) avait accepté la proposition du ministre des Finances. »Quelle légitimité a-t-on à poursuivre notre mobilisation ? (…) On demandait 5 ans pour avoir le temps » de se préparer à la suppression de l’avantage fiscal sur le GNR, a-t-il ajouté.Les professionnels du BTP ont été reçus lundi à Bercy par le ministre des Finances Bruno Le Maire. Ils devaient consulter leur base après avoir obtenu des « avancées » sur plusieurs de leurs revendications, mais pas sur un nouveau délai concernant la suppression de l’avantage fiscal. »On a perdu une bataille mais on n’a pas perdu la guerre! », a assuré M. Corre, en fustigeant lui aussi la « trahison » de la CNATP.Au Mans, les entrepreneurs du BTP ont annoncé à l’AFP une réunion à 13H00 pour décider de la suite du mouvement.M. Le Maire a appelé mardi matin « au sens des responsabilités et à la raison » les entrepreneurs du BTP. Ces déblocages interviennent alors que des pénuries de carburant se font sentir dans de nombreuses stations du quart nord-ouest de la France. Après le Finistère dimanche et l’Ille-et-Vilaine lundi, les préfets du Morbihan et des Côtes-d’Armor ont pris à leur tour mardi des arrêtés réquisitionnant des stations-services « afin d’assurer la continuité des services chargés d’une mission prioritaire ».

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